L’Odyssée Seine se définit comme « un projet et acteur culturel œuvrant à la réappropriation des voies d’eau urbaines par les habitants » et a émergé à la suite des crues sur le fleuve en juin 2016 et janvier 2018.
Elles « ont fortement affecté l’écosystème des entreprises du fleuve, les navigants, les industriels et les établissements flottants et ont eu pour effet de rapprocher et de fédérer des univers qui se côtoyaient sans réellement se connaître, faisant émerger une identité multiple et solidaire : un peuple du fleuve », indique le collectif.
L’idée « d’inventer un événement culturel sur le fleuve qui en soit le reflet : festif, accueillant, ambitieux, créatif, populaire » a ensuite vu le jour.
Selon le collectif, il s’agit de « raconter des histoires, questionner les usages liés aux voies d’eau urbaines, faire redécouvrir des territoires sous un angle inédit (…) fédérer une communauté d’acteurs du fleuve dans toute leur diversité (…). C’est d’abord l’envie de changer les regards, d’imaginer ensemble et de dessiner les contours de la ville de demain qui se transforme sur et au bord de l’eau.
C’est aussi le plaisir de partager une passion pour les voies d’eau, de faire découvrir les gens qui y travaillent, ceux qui les font vivre, et de partager ensemble des expériences uniques.
C’est enfin la volonté d’écrire une grande épopée collective métropolitaine, une légende contemporaine, mosaïque de centaines de petites histoires qui racontent notre rapport à l’eau, au travers de chantiers navals, projets collectifs installés au cœur des quartiers ».
Un patrimoine commun
Une première édition de l’Odyssée Seine a pu se dérouler les 18 et 19 septembre 2020 laquelle avait d’ailleurs été l’occasion de la mise en place pour la deuxième fois d’une déchetterie fluviale éphémère au port parisien de Bercy/quartier des Deux Rives. L’année dernière, des moments festifs s’étaient déroulés sur l’eau et sur les berges des 12è et 13è arrondissement à Paris (par exemple deux voiliers prototypes issus des chantiers navals solidaires avaient traversé le bassin de Bercy) mais aussi à Saint Denis, à Sevran, etc.
Une deuxième édition est programmée du 15 au 19 septembre 2021, soit 5 jours de festivités et de rencontres autour de la Seine, de la Marne et des canaux en Ile-de-France. « Le fait que ce temps fort se déroule en partie sur les Journées du Patrimoine ne doit évidemment rien au hasard, l’Odyssée considérant que la Seine et les canaux sont au cœur du patrimoine commun » des habitants de l’Ile-de-France, précise le collectif.
Sur les 5 jours, le programme est dense et détaillé sur le site Internet, l’Odyssée Seine prenant en compte tous les aspects du fleuve aussi bien côté loisirs avec des parades, croisières, guinguettes, courses et randonnées, concerts flottants, etc. que côté transport et activités industrielles.
Par exemple, le 16 septembre matin, « la rencontre annuelle des Deux Rives est le rendez-vous de la communauté de ce quartier d'affaires et réunit les partenaires, les acteurs du quartier, et celles et ceux que l'économie circulaire intéressent ».
Après une visite des plates-formes BTP de Cemex, une table-ronde est prévue avec parmi les thèmes « la logistique urbaine et fluviale » où sont annoncées les participations de Cemex, Fludis, VNF, Sogestran (sous réserve).
Le même jour dans l’après-midi, une autre table-ronde est programmée sur « les enjeux d’un forum sur les métiers du fleuve ».
Une performance artistique à bord d’une barge Cemex
Tout au long des 5 jours, à bord d’une barge industrielle de Cemex amarrée au quai de Bercy, va se dérouler une « performance artistique » intitulée le « Silence des coquilles ». Deux artistes vont sculpter 300 tonnes de sable et de granulats à bord de la barge, « réalisant une création conçue comme une escale dans un parcours de deux ans et dans les limites de la Seine navigable ».
C’est « une collaboration inédite entre une équipe artistique et un acteur phare de l’industrie fluviale ».
Les deux artistes sont membres d’un collectif « le Sens de Barge » rassemblant des artistes et des architectes « avec le rêve de construire une embarcation navigable à la fois lieu de production en résidence itinérante sur la Seine et lieu d’exposition à quai ». Le collectif construit sa programmation avec des partenaires le long du fleuve (musées, centres d’art, lieux d’enseignement…) « jouant ainsi le rôle de relais artistique dans le cadre du développement économique de l’axe Seine ».
