2023 va rester compliquée

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Retour sur la première édition de Top Logistics Europe qui a eu lieu les 15 et 16 juin 2022 à Lille, proposant à la fois des rendez d’affaires BtoB et des conférences sur des thèmes d’actualité, comme « l’enfer des approvisionnements » et pour lesquels 2023 devraient rester compliquée.
La première édition de Top Logistics Europe a eu lieu les 15 et 16 juin 2022 à Lille et rassemblé un peu moins d’une centaine d’exposants sur le modèle mixte des rendez-vous d’affaires et des conférences sur des thèmes d’actualité. Parmi les exposants des ports français (Dunkerque, Calais, Lille, Haropa) ou belges (Anvers/Bruges). Ce nouvel événement est organisé par la société Comexposium, qui propose depuis 30 ans à Marseille le salon Top Transport Europe dont la prochaine édition est programmée les 12 et 13 octobre. Les deux salons ne sont pas tout à fait sur le même positionnement, le nouveau voulant couvrir « l’ensemble des maillons de la chaîne d’approvisionnement : l’immobilier, les solutions de manutention et d’entreposage, les prestataires logistiques, les nouvelles technologies et systèmes d’information », tandis que le plus ancien est orienté « chargeurs en quête de solutions de transport ». La conférence d’ouverture a eu pour thème « l’enfer des approvisionnements ». Il s’agissait de revenir sur les perturbations du transport maritime mondial et de l’ensemble des chaînes logistiques suite aux successifs « stop and go » à cause de la pandémie et des confinements mais aussi des ralentissements et reprises de la consommation au cours des plus de deux ans qui viennent de s’écouler. Et toutes les conséquences que la tension en matière d’offre de capacité côté navire ont provoquées (pénurie de conteneurs vides, congestion portuaire, hausse des taux de fret, rupture de stock, pénurie de matières premières…).

La solution du « multi-sourcing »

Pour l’évolution dans les mois prochains, Nicolas Sépulchre de Condé, directeur développement de In2Log, prestataire logistique basé en Asie, estime que « la situation va rester tout de même compliquée sur le trade Asie-Europe et Asie-USA même si en 2023 des arrivées de nouveaux conteneurs et navires sont annoncées. L’une des solutions pour les entreprises est notamment un double sourcing ». Parmi les témoignages lors de cette conférence, il y a eu celui d’un donneur d’ordre comme Lyreco, société française spécialisée dans la distribution de produits et services pour les entreprises et leurs environnements de travail et non plus seulement des fournitures de bureau. « La période du confinement à partir de mars 2020 a représenté une baisse de 50 % de notre chiffre d’affaires avec l’absence des salariés dans les locaux des entreprises qui a eu pour effet une moindre consommation de produits et services. Les perturbations dans le transport maritime ont entraîné une hausse de nos coûts d’approvisionnement et une rupture de stock pour certains produits. Le taux de rupture est passé de 1% à 3 % », a expliqué David Licour, directeur des achats de Lyreco. Cette société se fournit soit directement en Asie soit auprès de fournisseurs eux mêmes tributaires de cette zone pour la fabrication et l’approvisionnement des produits. « L’une des premières solutions pour nous a été le multisourcing, c’est-à-dire trouver d’autres fournisseurs plus près géographiquement que la Chine, principalement en Europe de l’Est. La guerre en Ukraine depuis début 2022 a rajouté des difficultés ». Il faut d’ailleurs plutôt comprendre que ce sont les sanctions contre la Russie qui freinent, par exemple, la production de papier, l’utilisation de bois russe étant restreinte. « Ces changements signifient une hausse du prix de vente des produits que nous ne pouvons que répercuter auprès de nos clients. Ceux-ci comprennent généralement que soit c’est plus cher, soit c’est la pénurie. L’ultime solution est de relocaliser la fabrication de certains produits en Europe, principalement à l’Est du continent, mais aussi en Turquie ou dans les pays d’Afrique du Nord », a ajouté David Licour. D’un point de vue plus global sur la relocalisation, il faut prendre en compte que certaines industries ont disparu en Europe et les relancer signifient des investissements très importants, des coûts élevés de production, très loin de rendre possible une rentabilité à court ou moyen terme, sans oublier les délais pour toute nouvelle installation. Il faut aussi relever que certaines industries sont localisées en Europe mais la production a été extrêmement rationalisée grâce à des machines très performantes et n’emploient donc qu’un nombre réduit de salariés. Ce qui pourrait aussi être le cas des éventuelles relocalisations qui ne sont/seront donc pas forcément si créatrices d’emplois locaux, contrairement à ce qui est souvent mis en avant.

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