Une lente « décarbonation » des transports, selon DNV

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Ce n’est pas gagné pour la transition énergétique du secteur des transports, selon un rapport de Det Norske Veritaas (DNV). Si l’électricité est l’une des solutions, les énergies fossiles seront toujours indispensables, avec des conséquences sur les émissions globales du secteur.

Det Norske Veritas (DNV) estime que le volume de marchandises transportées dans le monde va augmenter de 35 % à l’horizon 2050. Les transports au sens large, qui représentent aujourd’hui 25 % des émissions mondiales de CO2, devraient voir passer cette part à 30 % d’ici 2050.

Comment concilier cette croissance du nombre de tonnes-kilomètres avec une réduction des émissions de gaz à effet de serre ? s’interroge DNV, la société de classification norvégienne, qui répond : « Une grande partie des transports sera décarbonée et leurs émissions diminueront d’environ 40 % d’ici le milieu du siècle. Mais, d’ici là, la contribution relative des transports aux émissions mondiale aura augmenté pour en constituer le tiers ».

L’électrification au premier plan

Ainsi, selon DNV, qui a publié le 4 mai 2023 une étude sur la transition énergétique des transports :

  • La « décarbonation » de ce secteur sera donc moins rapide que celle d’autres activités.
  • L’électrification devrait pourtant aller grandissant d’ici 2050, jusqu’à concerner 78 % des véhicules terrestres, dont le nombre passera de 1,2 milliard à 2 milliards.

La voie vers la décarbonation est claire, selon Remi Eriksen, PDG de DNV : « Tout ce qui peut être électrifié doit l’être, et ce qui ne peut pas l’être doit utiliser des e-carburants », c’est-à-dire des carburants de synthèse élaborés à partir d’électricité « verte ».

L’électrification partout où c’est possible concerne aussi les bateaux fluviaux ou côtiers. Avec un avantage évident sur les e-carburants selon Remi Eriksen : « Dans un monde idéal, les e-carburants pourraient être la source d'approvisionnement la plus pratique. Cependant, aucune capacité excédentaire d'énergie renouvelable et d'électrolyseur ne sera disponible à grande échelle avant au moins une décennie ; même dans ce cas, il faudra tenir compte des importantes pertes d'énergie dans la fabrication des e-carburants ».

Qu’en est-il des carburants de synthèse et biocarburants ?

Les carburants de synthèse, ainsi que les biocarburants, seront surtout utiles pour la décarbonation de deux segments :

  • Le transport aérien, dont il couvrira les besoins liés à la croissance mais dont la consommation de carburant fossile ne devrait pas diminuer.
  • Le transport maritime qui devrait utiliser, en 2050, 20 % de biocarburants et 50 % de carburants liés à l’hydrogène (ammoniac et méthanol).

Du côté du transport routier, l’utilisation de biocarburant devrait continuer à croître jusqu’en 2030 et, suite à l’électrification du secteur, diminuer ensuite au profit du maritime et surtout de l’aérien.

Concernant la demande en hydrogène, selon l’étude de DNV, elle devrait s’accélérer surtout après 2035. Son utilisation se fera sous la forme d’ammoniac et d’e-carburant (100 Mt au niveau mondial en 2050), davantage que d’hydrogène pur (20 Mt).

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