L’opérateur de conteneurs Danser s’adapte aux congestions des ports maritimes par un déchargement/chargement à leurs portes. Un dispositif efficace qui s’applique aux trafics depuis l’Alsace.
Une nouvelle ère s’ouvre pour Danser. Quarante ans après sa fondation par la famille qui porte son nom, l’opérateur hollandais de conteneurs (1,6 million d’EVP transportés en 2021 par barge, rail ou camion) entre dans le giron du fonds d’investissement Blue Ocean Capital (BOC). Finalisée en mars 2022, l’acquisition s’est opérée auprès des cadres dirigeants de Danser qui avaient eux-mêmes repris la société en 2004. Respectivement PDG et directeur général, Ben Maelissa et Maarten van der Valk conservent leur fonction à la direction opérationnelle de Danser, expression de la continuité dans laquelle BOC a indiqué vouloir s’inscrire. Cette société basée à Londres et aux Pays-Bas a d’ailleurs fait des infrastructures de transport et de la logistique ses secteurs cibles d’investissements. Elle a notamment racheté le Rotterdam Short Sea Terminal. L’intégration d’un opérateur de transport apporte un profil complémentaire à son portefeuille, tandis que BOC procure à Danser des ressources d’une nouvelle dimension pour financer les lourds investissements qu’induit la transition écologique des bateaux vers les carburants « propres ». Pour l’heure, le seul exemplaire de bateau alternatif aux énergies fossiles chez Danser est l’Eiger Nordwand, ensemble automoteur et barge qui se propulse en hybride GNL/diesel.
Dans le périmètre de Danser France comprenant les rives du Rhin, le Nord de la France et le pôle de Mons-Ghlin en Wallonie, et toujours placé sous la direction de Guy Erat, l’activité s’est établie à 110 000 EVP en 2021, en progression d’environ 5 % par rapport à 2020. Cette croissance s’est réalisée en dépit de conditions difficiles pour le transport fluvial, marquées par des périodes de hautes et basses eaux et, plus structurellement, par les congestions aux entrées des débouchés de la mer du Nord.
A celles-ci, Danser trouve une parade par des hubs. Celui de Nijmegen aux portes de Rotterdam, mis en place avec l’exploitant de terminaux BCTN, concerne les trafics venus du Rhin supérieur. Depuis 2021, l’essentiel de ceux-ci s’arrête à ce hub (et à un degré moindre à Ridderkerk). Les marchandises sont remontées sur des bateaux-relais jusqu’au bord de mer, tandis que le bateau qui les a acheminées repart rechargé dans l’autre sens. Selon Guy Erat, l’efficacité de ce dispositif est sans commune mesure avec la configuration classique précédente, malgré l’étape de manutention supplémentaire : « La bascule à Nijmegen ne prend que trois à quatre heures, alors que nous avions dû subir dans le passé des temps d’attente jusqu’à trois jours, à Rotterdam comme à Anvers. Et dans les ports eux-mêmes, le bateau-relais concentre son arrivée sur deux ou trois quais ». Le directeur général de Danser France poursuit : « Cette organisation repose sur l’aménagement de fenêtres (windows) de chargement prioritaire de quelques heures. Nous l’avons pérennisée depuis septembre 2021 et, en quelque sorte, « industrialisée », de sorte à pouvoir la dupliquer, sur d’autres quais à Rotterdam et à Anvers ».