Rachats et fusion en vue
Un sentiment plutôt morose en 2021 qui s’améliore à compter de 2022, année où l’activité devrait reprendre sans toutefois retrouver les niveaux d’avant la pandémie et les arrêts d’activité.
Selon l’étude, la clientèle autrichienne, allemande et suisse sera la première dès 2021 à retrouver les plaisirs de naviguer sur le Rhin, le Main et le Danube. « 70 % des sondés misent sur une hausse des réservations en 2023 de l’ordre de 85 % mais ils redoutent que leurs partenaires et/ou prestataires cessent leur activité d’ici là », complète Brigitte Franz. Et de citer l’exemple des « city tours » aujourd’hui au bord du gouffre.
Le secteur des croisières fluviales traverse des turbulences qui pourraient conduire à des opérations de rachat ou de fusion. Ils sont près de 70 % à estimer que ce risque va se produire au sein des compagnies et à plus de 60 % chez les TO.
48 % des personnes interrogées pensent qu’elles seront confrontées à une réduction de la capacité du nombre de bateaux.
56 % des sondés estiment qu’ils vont devoir gérer des goulets d’étranglements dans l’organisation des excursions et s’attendent à une réduction de l’offre gastronomique et hôtelière. Des obstacles induits par les réductions de capacité, par exemple des autocars de tourisme, et une régulation probable des visiteurs sur les sites touristiques. La sur-fréquentation appartient désormais au passé.
La crainte du « cluster »
Avec le dé-confinement, qui commence à partir du 3 mai 2021 en France (voir encadré), certaines régions touristiques sont déjà fébriles à l’idée de l’afflux touristique, source de cluster potentiel, et songent à la régulation des flux de visiteurs.
« La durée d’une escale de péniche dans les ports sera plus courte avec des limitations d’accostage et il est probable que certaines croisières soient interrompues en cas de découverte de cas Covid à bord. Les opérateurs se posent également la question de vacciner les groupes seniors », relève Brigitte Franz.
Les opérateurs s’attendent à une hausse tarifaire en 2023 sur le Danube surtout vis-à-vis des marchés cibles lointains (États-Unis, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande).
Reste à savoir quand et comment l’industrie du transport aérien va redécoller et à quel prix ? Quelles seront les conséquences sur la croisière des évolutions comportementales ? Les passagers lointains pourraient se détourner de l’aérien pour réduire leur empreinte carbone.
Incertitude sur les dates de reprise en France pour le tourisme fluvial
En France, selon les annonces du président de la République le 29 avril 2021, le dé-confinement commence le 3 mai avec la possibilité de se déplacer au-delà de 10 km de chez soi et la levée des déplacements inter-régionaux . Trois autres dates ont été définies : 19 mai (couvre-feu décalé à 21 h, réouverture des terrasses avec maximum 6 personnes par table, des commerces « non essentiels », musées, monuments, cinémas, théâtres), 9 juin (couvre-feu décalé à 23 h, réouverture des cafés et des restaurant avec toujours 6 personnes maximum par table) et 30 juin (fin du couvre-feu). Tout ceci est soumis à des conditions de dégradation de la situation sanitaire locale notamment si le taux d'incidence dépasse les 400 pour 100 000 habitants et une menace de saturation des services de réanimation.
Pour les activités touristiques fluviales, la déclinaison de ces dates générales n’est pas encore totalement clarifiée. Il est possible d’interpréter que les bateaux-promenade peuvent relancer leur activité début mai et les autres activités à partir du 19 mai et jusqu’au 30 juin. La question se pose pour la croisière fluviale : Entreprises fluviales de France indique avoir demandé une reprise le 19 mai pour cette activité. L’idée serait à cette date d’accepter à bord les clients vaccinés en attendant la mise en place du « pass-sanitaire ».