Le « slow tourisme » accélère son déploiement

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Les acteurs du tourisme fluvial soulignent la bonne santé de la plaisance locative en 2020 grâce à une clientèle française. Celle-ci devrait être aussi au rendez-vous en 2021 qui pourrait voir le retour des Britanniques, vaccinés. De leur côtés, des territoires se réapproprient la voie d’eau, misant sur le « slow tourisme ».

La crise sanitaire a eu des effets contrastés pour le tourisme fluvial en 2020. Quand les croisières avec hébergement ou les tours en bateaux-promenade sont souvent restés à quai, la plaisance fluviale a connu un engouement sans précédent auprès des Français. La location de bateau, voilà un mode de vacances original permettant d’être à l’abri de toute contamination. « Le virus a accéléré les tendances de pratique durable, parmi lesquelles le slow tourisme. Sur certains itinéraires, la fréquentation en 2020 a été similaire à 2019 », détaille Nicolas Delaporte, chargé de développement tourisme de Voies navigables de France (VNF).

Selon une étude de VNF, réalisée en 2018-2019, présentée lors d’une visio-conférence le 11 mars 2021, la clientèle française ne représente que 37 % mais pourrait prendre beaucoup plus d’importance. « Dès à présent, il faut négocier le virage en proposant des offres aux plus jeunes. Beaucoup de familles ont loué pour la première fois en 2020 », observe Marie-Line Duparc, maire de Saint-Jean-de-Losne, le plus grand port fluvial de France avec 550 anneaux d’amarrage. 

Interrogé sur le redémarrage des croisières fluviales, Nicolas Delaporte se dit confiant pour une reprise en 2021 ou 2022 : « Déjà les opérateurs préparent la saison 2023. Ce sont les Américains et Australiens qui remplissent les carnets de réservation. Nous sommes confiants dans l’élaboration de protocoles sanitaires stricts et l’Union européenne est en bonne voie pour un certificat sanitaire au printemps prochain ». Jusque-là dominé par des clients seniors internationaux, le profil de la clientèle pourrait rajeunir. 

« C’est une clientèle attachée à notre patrimoine, particulièrement sensible à la gastronomie et aux vignobles », commente Antoine Chardonnal, de la direction territoriale Bourgogne-Franche-Comté de VNF, premier bassin de fréquentation des croisières fluviales et qui possède la deuxième flotte locative de France. 

Le « French art de vivre »

Avec le lancement des campagnes de vaccination en 2021, une lueur d’espoir permet d’imaginer un redémarrage au cours du printemps avec la présentation d’un certificat sanitaire voire un passeport vaccinal. En Grande-Bretagne, pays qui vaccine à tour de bras, la clientèle senior s’impatiente de retrouver « le French art de vivre ! ». Pour Nicolas Delaporte : « Ils sont vaccinés et attendent la réouverture des frontières pour pratiquer leur activité favorite, la croisière fluviale ». 

Réorienté sur le marché français, Atout France, opère un centrage sur le « slow tourisme ». Pour l’agence de développement touristique, le tourisme fluvial doit être un levier d’attractivité territoriale. « Nous devons valoriser le patrimoine culturel, architectural, miser sur la gastronomie et aménager les chemins le long des berges. Il s’agit de proposer des expériences variées, des loisirs, valoriser les promenades à vélo, à cheval ou à pied sur les chemins de halage. Les territoires doivent se réapproprier la voie d’eau pour aménager des sites agréables également aux populations locales. Chaque escale doit être qualitative afin de créer une unité nationale », suggère Camille Parvot, chargée du développement chez Atout France. 

A Saint-Jean-de-Losne, la maire va engager plusieurs millions d’euros dans la réhabilitation d’un ancien chantier naval : « Ce sera un point-phare de notre Charte fluviale de territoire signée le 23 avril 2021 pour six ans. Nous voulons y accueillir des expositions temporaires, un centre d’interprétation de la voie d’eau, une pépinière d’entreprises, y installer des magasins de souvenir et miser sur la gastronomie. J’aimerais bien développer l’itinéraire le long de la voie d’eau ». Marie-Line Duparc envisage l’accueil d’une maison du vélo. 

Aujourd’hui, les acteurs du tourisme fluvial négocient la création de club croisières fluviales dans le sillage du succès de ceux existants pour le maritime. Selon Nicolas Delaporte : « Sur l’axe Rhône Saône, c’est en cours, tout comme à Bordeaux et sur la vallée de la Seine. Il faudrait combiner l’action de ces clubs avec la création de la Vallée de la Gastronomie ».

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