La reprise pour les entreprises du tourisme fluvial, une fois que les annonces du gouvernement se feront précises, sera sans doute différente en fonction des zones géographiques où elles exercent leurs activités, du réseau (petit ou grand gabarit) qu’elles utilisent, des offres qu’elles proposent (bateau-promenade, avec ou sans prestation/restauration, activités privatives et événementielles à bord d’un bateau ou d’un établissement flottant amarré à quai, croisière avec hébergement à bord des paquebots, des péniches-hôtel, location de bateaux habitables sans permis), de la présence ou non des clients internationaux et européens en plus des touristes français. « Le tourisme fluvial a ainsi des perspectives de reprise complexes et très variées. Il est difficile de faire des pronostics pour la saison 2021 », indique Frédéric Aviérinos.
Une saison allongée
« En 2020, les entreprises du tourisme fluvial ont montré leur capacité à gérer les contraintes sanitaires. A bord des bateaux, il n’y a eu aucune contamination, aucun cluster. Cela démontre l’efficacité des protocoles définis et mis en place. Pour le redémarrage des activités en 2021, cette expérience est un atout », précise Didier Léandri, président délégué général d’E2F. « Un autre point clé est de tenir compte des connaissances sur les évolutions du virus, sur les moyens de dépistage et de tests nouveaux pour adapter les protocoles sanitaires au fur et à mesure ».
Pour la représentation professionnelle du fluvial, une reprise courant avril est souhaitée quel que soit le segment. « Nous ne comprendrions pas un décalage pour les croisières avec hébergement comme cela s’est passé en 2020 alors que tout est extrêmement sécurisé à bord », dit Didier Léandri.
La reprise « sera extrêmement progressive avec probablement des différences géographiques ». Les préfets devraient continuer à suivre et à ajuster le niveau de contraintes selon l’évolution de l’épidémie et de la vaccination dans les territoires. Ces décisions détermineront les règles pour l’accueil des passagers et le comportement à bord des bateaux (distanciation, jauge...). E2F ne souhaite pas de règle unique au niveau national et sera vigilante sur des décisions qui pourraient contrarier les activités fluviales, par exemple des interdictions d’accès aux berges. Une fois la saison lancée, elle sera probablement allongée : « Il y a une clientèle potentielle jusqu’en novembre, les entreprises l’ont prévu ».
Didier Léandri ajoute : « Il n’y aura pas de magie pour la reprise qui sera lente, différenciée selon les activités. Les entreprises ont besoin de la poursuite des mesures d’accompagnement le temps que le retour de la clientèle atteigne des niveaux suffisants. Il va y avoir une période de transition à négocier pour la fin des aides. Les trésoreries des entreprises sont aujourd’hui exsangues ».
Malgré la période difficile, le tourisme fluvial conserve ses atouts qui sont en ligne avec les aspirations des touristes pour du dépaysement dans un environnement naturel et loin de la foule. Pour Frédéric Aviérinos : « La Seine et le Rhône seront toujours la Seine et le Rhône, Paris toujours Paris. Les entreprises savent s’adapter, il y aura des évolutions ou de la casse pour certaines. Mais le tourisme fluvial a un bel avenir qui n’est pas menacé. Il reprendra et connaîtra à nouveau de belles années ».