L’« observation du marché de la navigation intérieure européenne » publiée par la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR) fin septembre 2021 présente un bilan de l’année 2020 pour les activités de transport fluvial de fret et du tourisme fluvial.
Le rapport met en avant « la résilience du transport de marchandises par les voies navigables » dans le contexte de la pandémie de Covid-19.
La prestation de transport sur les voies navigables de l’UE-27 (sans le Royaume-Uni) a atteint 131,7 milliards de t-km en 2020, soit -8,4 % par rapport à 2019. En additionnant les prestations de transport des trois pays non membres de l’UE – Suisse, Serbie et Ukraine –, la prestation de transport est de 135,1 milliards de tonnes pour 2020 (-8,4 % par rapport à 2019).
Sur le Rhin traditionnel, la prestation de transport recule de -10 % en 2020, contre -15 % pendant les périodes de basses eaux survenues en 2018 et -15 % lors de la crise financière de 2009, relève le rapport. « L’unique segment ayant enregistré des chiffres plus élevés en 2020 est celui des produits agricoles. Le transport par conteneurs est resté presque constant » avec 15 millions de tonnes sur le Rhin en 2020 donc pas si loin des 15,2 millions de tonnes de 2019.
Sur le Danube, « malgré les baisses enregistrées en ce qui concerne le transport de minerai de fer, de métaux et de charbon, la prestation de transport n’a diminué que de -1,4 % en 2020, grâce à un regain de vitalité du transport de produits agricoles ».
Perspectives plutôt positives pour le fret…
Pour la CCNR, la résilience du transport fluvial de marchandises se voit également dans les grands ports maritimes européens de l’Europe du Nord « dont l’arrière-pays est intensivement lié à la région rhénane ».
A Rotterdam, le trafic fluvial a atteint 149,7 millions de tonnes (-2 %). A Anvers, il a été de 101 millions de tonnes en 2020, et de 101,3 millions de tonnes en 2019, soit un très léger reflux. A North Sea Port, il a été de 55 millions de tonnes (-6 %).
Pour l’avenir, la CCNR avance : « Les perspectives sont globalement orientées vers une reprise pour la période 2021-2024, en raison d’une augmentation attendue de la production industrielle sur les principaux marchés émetteurs de la navigation intérieure (production sidérurgique et chimique, activité de ra nage et demande de produits pétroliers, activité de construction). L’activité économique devrait cependant rester en dessous des niveaux atteints à la fin de l’année 2019, et ce jusqu’en 2022 ».
… Des incertitudes pour le tourisme fluvial
Concernant le tourisme fluvial, le rapport rappelle que « le transport de passagers a été complètement arrêté en mars 2020 et a fait l’objet de fortes restrictions tout au long de l’année 2020 » à cause de la pandémie et de la mise en place de règles de distanciation, restrictions des déplacements, etc.
Sur le Rhin, le nombre de bateaux de croisière ayant franchi l’écluse d’Iffezheim a dégringolé de 2 929 en 2019 à 534 en 2020 (-82 %).
Sur d’autres fleuves européens où le trafic de croisière est élevé, « la baisse a également été extrême » : Danube à la frontière germano-autrichienne (3 668 bateaux de croisière en 2019 à 324 en 2020 soit -91 %), Moselle à Coblence (1 536 à 469 bateaux soit -70 %).
« Le segment des passagers d’excursions journalières a fortement régressé », poursuit le rapport citant Strasbourg où le nombre de passagers a chuté de près de 80 % en 2020 par rapport à 2019.
Pour le tourisme fluvial en 2021 et au-delà, la CCNR indique que « trois grands scénarios peuvent être envisagés » :
- levée complète de la quarantaine dans tous les pays,
- assouplissement ou maintien des mesures de quarantaine dans certains pays seulement,
- maintien des restrictions en ce qui concerne le transport de passagers.
Selon l’organisation, « le scénario qui se concrétisera dépendra principalement de la manière dont se présentera la situation sanitaire liée à la pandémie à la fin de l’année 2021 et en 2022. Même en cas de levée complète des restrictions, il est probable que la pandémie continuera d’avoir un impact sur les croisières fluviales, notamment en raison du degré élevé d’aversion au risque des principaux groupes de clients étrangers ».
L’intégralité du rapport « observation du marché » de la CCNR est disponible en ligne.