Malgré sa notoriété à l’international, la Provence est une destination récente pour la croisière fluviale. Sur la partie Sud du Rhône, le potentiel des ports fluviaux est sous-exploité. « Les bateaux s’arrêtent à Avignon. Seul Tarascon peut accueillir des bateaux de 135 mètres de longueur. Nous allons miser sur le fluvial et investir dans l’allongement et l’aménagement des quais en Arles, à Tarascon, à Martigues et à Port-Saint-Louis-du-Rhône », annonce Isabelle Bremond, directrice générale de Provence Tourisme. Ces investissements, expliquent, entre autres, la création d’un syndicat mixte Provence fluviale (SMPF). Fondé en septembre 2019, il « fédère désormais le projet de destination Provence Fluviale sur les quatre villes escales avec la création d’une offre touristique globale », détaille Isabelle Bremond.
Les projets de nouveaux appontements se précisent. En Arles, les travaux débuteront en 2021 pour une mise en service en 2022 et, dans la foulée, l’agrandissement des quais de Port-Saint-Louis-du-Rhône dont les contours ont été définis grâce à une étude de VNF. « Arles, limité à 110 m pourra, en 2021, recevoir des bateaux de 135 m. CNR travaille pour proposer du courant de quai. Sur les 500 escales de bateaux par an en Arles, la moitié ne reste que 4 heures. A peine débarqués, les touristes partent en bus à la découverte des Baux-de-Provence. Nous devons développer une offre pour que les bateaux puissent séjourner une nuit à Tarascon », souligne Stéphane Paglia, président de la chambre de commerce et d’industrie d’Arles.
Avec la crise sanitaire, l’engouement pour le « slow tourisme » se traduit par une hausse de la demande de nature et d’activités respectueuses de l’environnement. « Nous voulons capter une clientèle au pouvoir d’achat élevé. Outre l’aménagement des ports, nous collaborons avec les communes sur la gestion des escales, la construction de l’offre touristique et sa promotion. Certes, nous ne sommes pas encore sortis de cette pandémie. 2021 risque d’être compromise, même si les Américains et Britanniques, vaccinés, sont prêts à voyager », avance Isabelle Brémond qui collabore avec le club de la croisière Marseille-Provence, les communes et offices de tourisme d’Arles, de Tarascon, Port-Saint-Louis-du-Rhône et Martigues.
Au cœur de la « Vallée de la Gastronomie »
En mai 2021, sera donné le coup d’envoi de la « Vallée de la Gastronomie » unissant les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et Provence-Alpes Côte d’Azur autour d’une sélection d’expériences gourmandes pour valoriser les vins et produits du terroir. L’ambition des trois régions est d’élargir le panel d’expériences et d’offres d’ici à 2025. « Nous avons tout intérêt à présenter une offre gastronomique autour du fleuve. Nous pourrions faire venir des producteurs locaux lors des escales des bateaux », précise Isabelle Bremond.
La filière touristique, durement touchée localement, bénéficie d’un plan de relance de 5 millions d’euros du département des Bouches-du-Rhône pour soutenir les entreprises. En attendant que la population soit vaccinée autorisant une reprise d’activité, des actions de promotion telles que des « éductours », des « workshops », seront menées auprès des opérateurs (armateurs, tour-opérateurs, etc.) pour valoriser, à la fois, l’offre nautique et touristique de la Provence. Parmi ces actions, il y a la création d’un « roadbook » Camargue à vélo pour découvrir la Camargue via les grands itinéraires cyclables (ViaRhôna, Méditerranée à vélo), les boucles locales et la réalisation d’un guide fluviomaritime valorisant « l’offre touristique responsable et identitaire ».
Sur l’itinéraire de la Provence Fluviale, 12 villes escales sont positionnées, de Palavas-les-Flots à Fos-sur-Mer sur le littoral méditerranéen et jusqu’à Tarascon, Beaucaire sur le Rhône. Par ailleurs, Provence Tourisme fonde de grands espoirs dans l’accueil des Rencontres nationales du tourisme fluvial en novembre 2022. VNF doit choisir entre Arles ou Le Havre.