«L’année 2020 était plutôt bien partie en terme de remplissage puis le confinement a entraîné des annulations et des reports. A la fin mai 2020, nous avions un retard de 52 % par rapport au même mois de 2019. Tout est reparti à fond quand le gouvernement a annoncé qu’il était possible de réserver pour l’été. Nous avons rarement connu un été aussi rempli jusqu’à la première quinzaine de septembre. En fin de saison, le retard était de -20 % », rappelle Corinne Dufaud, directrice adjointe chez Nicols.
L’un des aspects positifs de la crise sanitaire pour l’activité du loueur et constructeur de bateaux fluviaux est la (re)découverte par les Français de cette activité du tourisme fluvial qui offre le dépaysement au cœur de la nature, en étant à bord en famille ou entre amis loin de la foule et de la propagation du virus. « C’est un produit rassurant, sécurisant et nous avons bénéficié d’une importante couverture médiatique. Nous avons enregistré 70 à 80 % de clients français, ce qui est une inversion complète de la composition habituelle de notre clientèle ». Les clients étrangers n’ont pas pu venir en 2020.
L’activité construction navale de Nicols a « bien tourné » en 2020, ajoute la responsable. « Nous avons produit les 10 bateaux pour la Hongrie dans la suite des 10 sortis du chantier en 2019. Il faut ajouter une quinzaine de bateaux construits pour nos bases. En 2020, pour les deux activités, le chiffre d’affaires est en repli de 9 % ». En Hongrie, les deux bases ont démarré en 2020 avec une clientèle locale comme partout en Europe. La vente de bateaux d’occasion « haut de gamme, récent, et un budget élevé » a aussi bien marché en 2020 pour Nicols. « Le modèle économique pour le chantier repose sur la production d’unités pour notre réseau de bases, entre 15 et 20 par an, la vente de bateaux d’occasion récents. Nous pouvons aussi produire à la demande un bateau sur-mesure pour un client voulant des aménagements particuliers. Notre force, c’est la multi-activité. Nous sommes aussi adossés à un groupe industriel ».
Un deuxième bateau électrique
En 2021, le chantier Nicols va produire une quinzaine de bateau, notamment des OctoFlyC, le plus grand et le plus récent du loueur avec 14,94 m de long sur 3,85 m de large, et qui se pilote sans permis comme tous les autres. A partir de septembre, les constructions seront pour la saison 2022 et notamment un Quattro Fly C, à propulsion 100 % électrique et non pas thermique. Il va être le deuxième bateau à propulsion 100 % électrique de Nicols après le Six-to-Green en service depuis 2018. « Ce nouveau bateau s’inscrit dans la suite du partenariat avec VNF qui a financé et installé les bornes électriques de recharge nécessaires à terre. Nous avons obtenu un financement dans le cadre du PAMI qui nous permet de lancer la construction ». Le Quattro Fly C à propulsion 100 % électrique a été le lauréat de la catégorie « produits » du concours innovation de Virtual Nautic.
Pour la saison 2021, les perspectives apparaissent encourageantes. Depuis la dernière semaine de février, les appels de clients sont en hausse. Ceux de l’étranger appellent pour l’été, les Français pour les vacances d’avril. « Nous avons des clients français de 2020 qui reviennent en 2021. Nous les avons séduit durablement. Nous sommes présents dans quatre pays européens, Allemagne, Portugal, Pays-Bas, Hongrie, en plus de la France. En Allemagne, par exemple, nous enregistrons aussi des réservations ».
L’ouverture des bases Nicols se fait avant la fin du mois de mars. En plus des réservations, les préoccupations pour la saison sont, comme chaque année, le maintien d’un bon niveau d’eau et la présence des algues invasives qui restent une difficulté contre laquelle VNF est mobilisé.