TLF s’engage pour une logistique urbaine vertueuse

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L’Union des entreprises de transport et logistique de France, TLF, a publié un Manifeste au sujet de la logistique urbaine, suite à une web-conférence le 26 janvier 2021. L’objectif est que la logistique soit davantage prise en compte dans l’aménagement des villes, afin qu’elle puisse mieux répondre aux attentes des habitants et évoluer vers un modèle plus respectueux de l’environnement. L’Union des entreprises de transport et logistique de France, TLF, a publié le 26 janvier 2021 son Manifeste au sujet de la logistique urbaine, destiné à sensibiliser les collectivités à la logistique urbaine en la pensant comme une composante centrale de la politique d’aménagement de la ville. « Transporteurs et logisticiens font tourner votre ville au quotidien » : tel est le message que l’association professionnelle entend faire passer, afin que les enjeux du transport de marchandises au cœur des villes soient davantage pris en compte. Le document d’une douzaine de pages fait le tour des enjeux de la logistique urbaine, depuis les nuisances sonores liées à la circulation des camions jusqu’à l’économie circulaire, en passant par l’emploi, le développement urbain, la réglementation de la circulation et le partage de la voirie avec les circulations douces. Il présente aussi les engagements des professionnels de TLF : « terre-tlf » pour la transition énergétique, soutien à Multiregio pour le report modal ou encore engagement volontaire pour l’environnement. Avec la mise en place de zones à faibles émissions ou d’horaires imposés pour les livraisons, la logistique urbaine est de plus en plus contrainte. « On s’était posé la question de faire davantage de place à la logistique urbaine dans la loi d’orientation des mobilités, par exemple pour obliger les élus locaux à réserver de la place en ville pour ces activités », a rappelé Damien Pichereau, vice-président de la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale, lors du webinaire qui a accompagné la publication du Manifeste. « Mais obliger les élus n’est pas la bonne méthode, les incitations sont préférables. Il faut aussi de la cohérence territoriale, par exemple en ce qui concerne les interdictions de circulation des poids-lourds en centre-ville ».

Le fluvial peut contribuer à une logistique urbaine de qualité

Faire converger urbanisme et logistique est un défi qui ne peut pas se résoudre uniquement par l’infrastructure, selon Jean-François Authier, architecte et urbaniste, qui souligne que « même si on a recours au fluvial, même si on optimise le ferroviaire, il faut se rappeler que c’est la route, et donc l’espace urbain, qui est le vecteur de la logistique pour le dernier kilomètre. Il faut donc imaginer des solutions plus agiles, avec moins de camions circulant à vide, et un maillage logistique fin avec du report modal au cœur de villes ».

Directeur du bassin de la Seine de VNF, Dominique Ritz rappelle que le fluvial peut contribuer à une logistique urbaine de qualité, avec « moins de nuisances et un meilleur partage de la voirie faisant plus de place aux piétons et aux modes doux. Le bateau fonctionne comme un entrepôt que l’on vient rapprocher des clients, avec des quantités de marchandises considérables. Depuis 10 à 15 ans, à Paris, les entrepôts se sont éloignés en moyenne de 10 km du centre-ville. Quand on rapproche l’entrepôt, on peut se tourner vers une logistique apaisée utilisant des modes respectueux de l’environnement, notamment des véhicules électriques pour lesquels l’enjeu de l’autonomie est important. On sent, dans beaucoup d’agglomérations en Europe, une aspiration à augmenter la part du fluvial dans la logistique urbaine. L’évolution vers les bateaux auto-déchargeants est de ce point de vue utile : sans équipement portuaire lourd, le quai peut être rendu aux autres usages urbains dès que le bateau repart ».

Le rôle des élus

Les approches changent vite en ce qui concerne l’utilisation du fluvial en logistique urbaine. Ainsi, à Strasbourg, une étude sur le sujet réalisé en 2010 avait conclu que ce mode n’était pas adapté aux livraisons en centre-ville, comme le rappelle Anne-Marie Jean, vice-présidente de l’Eurométropole et présidente du Port autonome de Strasbourg : « La sensibilité à la pollution a évolué, et les conditions sont aujourd’hui en place pour que des projets apparaissent ».

La solution de logistique urbaine fluviale pour le transport de palettes entre le port rhénan et le centre-ville, mise en place en 2020 suite à l’appel à projets lancé en 2019 par la ville, l’Eurométropole et VNF, va monter en charge. « Nous cherchons à mettre en place un ou plusieurs autres lieux de déchargement en centre-ville, déclare Anne-Marie Jean. Le fluvial pourrait aussi être utilisé en périphérie de Strasbourg : une étude a été rouverte par VNF et l’aménageur d’une zone commerciale en vue de sa desserte fluviale, alors que ce mode avait été écarté lors d’une précédente étude menée en 2014 ».

Là encore, il s’agit de ne pas trop éloigner les zones logistiques du centre-ville. Avec une nouveauté : alors qu’elle a longtemps été perçue comme n’entrant pas dans le champ d’action des collectivités, la logistique est désormais un sujet pris à bras le corps par les élus.

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