Lauréat d’un AMI. « Seine Nourricière » est l’un des lauréats d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) « démonstrateurs territoriaux des transitions agricoles et alimentaires » de la Banque des territoires (Caisse des Dépôts), annoncé fin mai 2023. Ce projet bénéficie ainsi pour la réalisation d’études (phase de maturation) d’une subvention plafonnée à 300 000 euros qui peut être suivie d’une phase dite « opérationnelle » financée elle aussi par l’Etat (entre 2 et 10 millions d’euros à partir de 2025, avec un co-financement maximal de 50%).
Des partenaires divers. La phase des études a été lancée officiellement à la fin septembre 2023 par la ville de Paris associée, au sein d’un consortium nommé « AgriParisSeine », à d’autres collectivités territoriales (département de Seine-Saint-Denis, métropoles de Rouen-Normandie, de Le Havre-Seine, du Grand Paris, la ville de Sevran) ainsi que le groupe des agriculteurs biologiques d’Ile-de-France, le réseau Manger Bio, Sogaris.
Un double objectif. « Seine Nourricière » a l’ambition de développer des circuits courts alimentaires « durables » dans le bassin de la Seine (du Havre à Paris) en s’appuyant notamment sur une logistique « décarbonée » avec un maillon fluvial puis des vélos-cargo pour transporter la production locale. « Actuellement, 90 % de la logistique francilienne s’opère encore par la route en camions diesel alors que le bassin de la Seine, drainé par la Seine, l’Yonne, la Marne et l’Oise, présente des atouts considérables », souligne la ville de Paris.
En favorisant le report modal de la route vers la navigation intérieure, cette collectivité entend réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), l’alimentation représentant près du 5ème des GES des Parisiens, et réaliser des économies d’échelles sur les livraisons alimentaires dans la capitale.
Une phase d’études. Les études dans le cadre du projet « Seine Nourricière » vont viser notamment à mieux connaître les chaînes logistiques existantes de la restauration collective et déterminer commenter les faire évoluer vers des solutions « décarbonées » fluvial et vélo-cargo. Il y a aussi un volet d’études autour des producteurs eux-mêmes, comment optimiser les circuits courts et de proximité, aujourd’hui trop coûteux et/ou chronophages pour les paysans, comment soutenir des filières agricoles équitables.
Un plan global. Les approvisionnements pour la restauration collective parisienne sont les premiers concernés par le projet, compte tenu que la ville de Paris a adopté un « plan alimentation durable, plus ambitieux que la loi Egalim ». Ce plan « fixe à 100 % la part de produits « durables » dans la restauration collective, dont 75 % de bio et 50 % de produits « durables » locaux, d’ici 2027 ». Sachant qu’aujourd’hui, les niveaux sont à 54 % de produits « durables », dont 40 % de bio. Produits « durables » signifient non seulement des produits issus de « l’agriculture biologique » mais aussi ceux dotés des labels « rouge » ou « commerce équitable » ou « pêche durable ».
Les denrées parcourent en moyenne 650 km avant d’arriver dans les assiettes, l’objectif est de descendre à moins de 250 kilomètres autour de la capitale. 30 millions de repas sont servis chaque année dans les espaces de restauration collective de la ville de Paris.
« Mettre en œuvre ce plan suppose un puissant accompagnement de la transition écologique de l'agriculture des territoires situés à 250 km autour de Paris. Avec, notamment, un soutien des filières agricoles respectant le cahier des charges de l'agriculture biologique et les critères de durabilité de la ville de Paris, une optimisation de la logistique en développant le potentiel des voies d'eau du territoire », estime la collectivité.