Question chiffre d’abord : le Pil’es a pu retracer la provenance des EVP sur l’axe. Ceux qui arrivent en région lyonnaise (Rhône, Isère, Ain et Loire) proviennent en grande majorité de Chine (45 %). Le deuxième pays d’origine est les Etats-Unis (7 %) suivi du Brésil (6 %), selon des données de 2019. Autre constat : les premières marchandises importées sont des produits électroniques et produits chimiques, des machines et équipements. « Cela a été une surprise pour nous, indique Cécile Michaux, déléguée générale du pôle d’intelligence logistique. Nous nous attendions à voir des meubles, ou des produits de l’industrie textile ».
Méconnaissance des solutions de report modal
« Les acteurs regrettent que les transports fluvial et ferroviaire connaissent des problèmes de délais ou ne soient pas assez flexibles, relève encore Cécile Michaux. Pour autant, nous n’avons pas eu de retours sur un problème de prix, notamment sur le fluvial ». Un signe encourageant même si elle craint un effet « bon élève » : « Il est possible que seules les entreprises ayant déjà des bonnes pratiques aient pris le temps de répondre correctement au questionnaire et moins les autres ». 20 entreprises ont répondu au questionnaire.
La plus grosse problématique reste la méconnaissance des solutions existantes pour faire du report modal. Les difficultés liées à la complexité de la chaîne logistique sont aussi soulignées. « Le mode de transport est dans la moitié des cas choisi au niveau de la direction supply-chain du groupe, hors de la région Auvergne-Rhône-Alpes », souligne le Pil’es. Conséquence : la dimension fluviale locale n'est pas toujours prise en compte.
5 enjeux à travailler avec les entreprises
De cette étude de contexte, le pôle d’intelligence logistique a défini cinq enjeux sur lesquels travailler avec les entreprises. Il s’agit notamment de faire de la pédagogie sur les modes de transport massifiés, de travailler à exploiter la complémentarité du rail et du fleuve et d’accompagner les chargeurs. En effet, un raisonnement en coût global, complexe, doit être effectué en prenant notamment en compte le retour à vide des conteneurs.
Le rôle des transitaires, en charge de la décision du choix de transport, doit aussi être pris en compte. « Dans nos échanges, nous avons vu que beaucoup d’entre eux cherchaient à verdir leur transport, commente Cécile Michaux. Notre travail tombe bien pour lever ces freins ». Pour réussir cela, le Pil’es va continuer à suivre les entreprises désireuses de poursuivre ce projet via des ateliers collaboratifs. En tout, le projet « ligne verte » s’étend sur trois ans.