ReMoVe, signé officiellement le 22 décembre 2022, a deux objectifs :
- accélérer le report modal de la route vers les modes de transport massifiés fluviaux, ferroviaires et maritime ;
- accompagner l’amélioration des performances énergétiques et environnementales des flottes de transport massifiées de marchandises (fluvial, ferroviaire, cabotage maritime) et des moyens de manutentions associés.
Il est porté par l’Ademe avec des « porteurs associés » dont, pour la partie fluviale, Voies navigables de France (VNF) et Entreprises fluviales de France (E2F). Parmi les autres acteurs du secteurs des transports qui ont signé la convention : AUTF, FNTR, OTRE, Union TLF, SNCF Réseau, AFRA, Objectif OFP, GNTC…
Les certificats d’économies d’énergie (CEE) sont un mécanisme par lequel les fournisseurs d’énergie (ici, notamment TotalEnergies et Distridyn, la filiale de distribution de produits pétroliers des supermarchés Casino) sont obligés de financer des programmes de réduction de consommation des énergies. Le montant total du programme va atteindre 38 millions d’euros.
« Le report modal est l’un des moyens de la « décarbonation » du transport de marchandises et des économies d’énergies, explique Cyril Thirion, chef de projet ReMoVe à l’Ademe. Comme tous les programmes CEE, ReMoVe a une durée limitée, son échéance est fixée au 31 décembre 2025. Il s’agit de donner une impulsion forte mais limitée dans le temps pour lancer des projets ou des expérimentations, en dresser un bilan pour déterminer si une pérennisation est possible. La large palette d’acteurs présents dans ReMoVe vise aussi à créer tout un écosystème sans barrière, mettre en place un dialogue, des habitudes à travailler ensemble sur des sujets communs ».
Un appel à projets
L’un des éléments phare de ReMoVe, lié au premier objectif du programme, est un appel à projets (AAP) pour des expérimentations « nouvelles » de report modal de la route vers les modes de transport massifiés fluvial, ferroviaire et maritime qui bénéficieront « d’incitations financières directes ». A cet AAP est consacré la moitié du budget total du programme. C’est l’Ademe qui va le lancer et y travaille depuis février 2023 avec les différents acteurs concernés.
« Nous voulons attirer de nouveaux transporteurs, commissionnaires de transport, chargeurs… ReMoVe sera un succès si les expérimentations montrent que tant de flux, de tonnages ont été reportés sur un mode massifié, que tant d’énergies ont été économisés », indique Cyril Thirion.
LOG-te et GATE
Un autre élément de ReMoVe, lié au deuxième objectif du programme, est le dispositif « LOG-te ».
Avec LOG-te, il s’agit de mettre en place un dispositif d’engagement volontaire. Eco CO2 a été retenu par l’Ademe à l’issue d’un appel d’offres pour le construire d’ici mai 2024, précise Marlène Fine, référente nationale transport et logistique chez Eco CO2. Il va être similaire au dispositif Objectif CO2 existant pour les transporteurs routiers qui veulent réduire durablement leur consommation de carburant et les émissions de GES associées.
LOG-te compte aussi le support « GATE » (pour « groupe d’action pour la transition énergétique ») qui est un accompagnement des opérateurs fluviaux dans le verdissement de leur flotte en les mettant en relation avec un assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) pour les aider à chacune des étapes de leurs projets de remotorisation de bateaux existants. GATE relève du « porteur associé » E2F qui a retenu comme « partenaire technique » la Communauté portuaire de Paris (CPP).
« Le GATE est opérationnel, indique Grégoire Jourdan-Gassin de la CPP, les premiers dossiers sont examinés, il y a déjà 4 primo-engagés avec l’objectif d’avoir aussi bien des groupes d’une certaine ampleur que des artisans-bateliers, des PME ou TPE ».