Promofluvia a organisé une table-ronde pour marquer son quarantième anniversaire début octobre 2022 dans ses locaux au port de Lyon. L’occasion de revenir sur le rôle de « lien » entre les acteurs fluviaux de l’association et sur les perspectives pour l'avenir.
Fluctuat nec mergitur, diraient certains. Après la mauvaise passe du confinement, Promofluvia a marqué ses 40 ans d’existence par une table-ronde, au port Édouard-Herriot, à Lyon, début octobre 2022. Un livre a aussi été publié sur les 4 décennies d'actions de cette association. Dans une salle comble, les différents grands acteurs du fluvial ont rendu hommage à une association servant de catalyseur aux initiatives sur le fleuve. « C’est une véritable burette d’huile du fluvial », sourit Pierre Romier, ancien responsable des activités fluviales du Grand Lyon. Il se souvient comment Promofluvia avait porté conseil, assistance et avait aidé à échanger avec les habitants des péniches lors des aménagements des berges du Rhône, à Lyon.Ce rôle de « lien », pour reprendre le mot de plusieurs intervenants, Promofluvia le poursuit. « L’association est une véritable passerelle des métiers autour de la voie d’eau », souligne Oliver Norotte, directeur adjoint à la direction territoriale de VNF Rhône-Saône. Dans les conflits d’usage qu’il peut y avoir autour du fleuve, l’association est un lieu où il possible de se retrouver. Elle est, et sera, un soutien pour les différents défis en cours. « Il y a des enjeux nouveaux pour nous, comme l’invasion d’espèces exotiques envahissantes, ajoute ce responsable de VNF Rhône-Saône. Nous aurons besoin de l’outil d’ouverture qu’est Promofluvia pour avoir de nouveaux regards sur ces problématiques ».
De nombreux sujets
Même constat du côté de la CNR. Dans le cadre du nouveau schéma directeur de port de Lyon, Promofluvia va pouvoir aider à la mise en place d’une nouvelle gouvernance, comme le rappelle Pascal Richard, responsable infrastructure au port de Lyon. Elle continuera ainsi à « accompagner les nombreuses mutations ».« Verdissement » de la flotte, installation de bornes électriques, intermodalité avec le transport ferroviaire… Dans ces différents exemples, l’équipe de passionnés du fleuve sert de « passerelle entre le privé et le public », pour reprendre Léo Beilmann, directeur des opérations chez Agis Ship.Pour Christophe Seux, représentant régional de la CFT et vice-président de Promofluvia : « Il faudra aussi trouver des solutions pour amener et garder de nouveaux salariés dans notre secteur ».
L’importance du simulateur
Pour cela, il compte sur le développement du simulateur, cher à l’association, surtout utilisé par la CFT pour l’instant. Son financement, difficile, reste un des grands chantiers de Promofluvia. Un travail important est réalisé pour pouvoir former à la qualification « expert passager ».« Nous allons y arriver », assure Bastien Gambonnet, venu représenter la direction départementale des territoires. Il assure que des échanges vont être possible pour faire passer « l’examen radar », grâce au simulateur.Dans le même temps, Promofluvia continuera de faire entendre sa voix sur le fluvial. « L’associatif permet d’avoir une parole plus libre », précise en ce sens Anne Estingoy, sa vice-présidente. Elle assure qu’elle continuera de se « battre » pour le développement du transport fluvial.Développement de la logistique fluviale des grandes villes, mise en place de bateaux hydrogènes, développement des transports « décarbonés »… À l’heure de la nécessité de transports plus respectueux de l’environnement, le fluvial a toute sa place. Reste à convaincre les décideurs politiques. De quoi donner du travail à Promofluvia pour au moins encore quarante années.