C’est pour bientôt. La première édition des Assises nationales du fleuve a lieu à Rouen les 3 et 4 octobre 2023. Organisé par Entreprises Fluviales de France et l’agence Ilago, avec le soutien de la métropole Rouen Normandie, ce congrès national a pour thème « l’imaginaire du fleuve et les enjeux d’aujourd’hui ».
Trois participants expliquent pourquoi ils ont choisi d’assister à la première édition des Assises nationales du fleuve.
L’entreprise Cuiller Frères a réalisé plusieurs expérimentations de transport fluvial d’éléments en bois (charpentes ou panneaux) destinés à la construction de chantier en région parisienne ou dans la capitale depuis les quais de Grand Couronne à Rouen.
Pour Amélie Cuiller-Denis : « Nous participons pour illustrer le fait que notre positionnement géographique en bord de Seine est un avantage pour la filière bois, l’entreprise, le territoire : être basé en Normandie tout en desservant Paris et en réduisant l’impact carbone des activités. Mais les enjeux sont bien plus vastes que le bilan carbone en utilisant le transport fluvial, ce sont toutes les externalités négatives qui sont réduites. Dès lors qu’un chantier est dans Paris ou en région parisienne avec la Seine à proximité, nous proposons systématiquement une livraison fluviale. Il y a un surcoût mais des subventions existent, peut-être faut-il aussi s’interroger sur une répartition des coûts. Il faut également agir pour motiver les promoteurs et les maîtres d’ouvrage ».
Eyssautier-Verlingue, cabinet de courtage spécialisé en assurances notamment maritimes avec 200 armateurs en portefeuille, en participant aux Assises nationales du fleuve veut « porter la voix de l’analyse du risque qui concerne aussi le transport fluvial », dit Mathieu Berrurier.
Pour lui, cette filière des transports « se transforme, les risques également et les assurances sont l’une des solutions ». Il cite la parade sur la Seine lors des Jeux olympiques de Paris en 2024, les grands convois de transport de fret, les bateaux de croisière avec leurs passagers, des unités plus chères... Il y a aussi des risques nouveaux qui apparaissent par exemple en lien avec les niveaux d’eau très bas, pour lesquels des analyses sont possibles. « Il ne s’agit pas d’être alarmiste mais de prendre en compte les risques et les responsabilités plus lourdes qui peuvent peser sur les acteurs de la filière ».
Le groupe Sogestran « est l’entreprise de transport fluvial de référence en France, c’est une évidence d’être présent », dit Mathieu Blanc, directeur du métier fluvial.
Il rappelle que le groupe est présent dans le transport maritime et a déjà constaté l’effet positif pour cette filière des Assises de l’économie de la mer. « Les Assises nationales du fleuve doivent, à terme, avoir une dimension équivalente pour faire avancer les sujets de l’écosystème du fleuve ».
Celui-ci compte « une poignée de personnes, très peu par rapport à l’aérien, au ferroviaire, à la route alors que le transport fluvial à une très bonne image et est le seul à susciter de l’affection. Nous avons un capital sympathie » à transformer.