L’European Barge Union (EBU ou UENF pour union européenne de la navigation fluviale) a salué la publication du nouveau plan d’action pour la navigation intérieure, Naiades 3 et indique « soutenir l'idée que le secteur doit être renforcé pour atteindre les objectifs du Green Deal en termes de report modal et de réduction des émissions de polluants et de gaz à effet de serre ».
Cette organisation représentative des transporteurs fluviaux indique « comprendre la communication Naiades 3 comme un engagement clair de la Commission européenne à stimuler le transport fluvial et à fournir le soutien nécessaire pour matérialiser son plein potentiel ».
Elle assure que « le secteur de la navigation intérieure est prêt à prendre les mesures nécessaires pour parvenir à zéro émission et à prendre en charge des volumes de fret et de passagers bien plus importants sur les voies navigables si les bonnes conditions-cadres sont réunies ».
Elle a identifié dans les actions détaillées par le plan des réponses aux préoccupations des professionnels qu’elle représente :
- Plus d'investissements dans les infrastructures par les États membres et beaucoup plus de financements du MIE pour les voies navigables.
- Une part accrue du transport fluvial par une intégration complète dans la chaîne multimodale, créant le bon cadre réglementaire et corrigeant les déséquilibres tels que la congestion portuaire.
- Accompagner la transition énergétique du secteur via des financements sur mesure pour le déploiement à grande échelle des technologies « vertes » pour la flotte, des carburants alternatifs fiables et la digitalisation.
Trouver le juste équilibre
Toutefois, l’EBU souligne que « pour accompagner le secteur dans l'augmentation de sa part modale, la Commission doit trouver le juste équilibre entre les ambitions et les mesures de transition énergétique ».
L’organisation fait donc part de sa réserve par rapport aux mesures envisagées par la Commission autour de l'échange de droits d'émission, des redevances d'infrastructure et des taxes sur l'énergie pour garantir que les principes du « pollueur-payeur » sont mis en œuvre dans tous les modes transports. Elle estime qu’avec « les très faibles externalités du secteur, l'internalisation des coûts externes et un éventuel système d'échange de droits d'émission imposeraient uniquement des charges administratives élevées au fluvial et conduiraient à un report modal inversé ».
Autre réserve de l’EBU : « Il est évident que lorsque la Commission vise à encourager l'adoption de carburants renouvelables à faible émission de carbone par le biais d'incitations fiscales, l'introduction d'un taux minimum harmonisé de l'UE pour les carburants utilisés dans la navigation intérieure violerait les accords internationaux et aurait des effets contraires sur le développement de la part modale de la navigation intérieure. Le plan d'action devrait aider l'industrie à conserver son rôle de précurseur ».
La question du financement
L’EBU a aussi réagi au projet de « rapport d'initiative sur la navigation intérieure » qui a été adopté par la commission transports du Parlement européen le 28 juin 2021 : « Il fixe les bons objectifs et exhorte la Commission et les États membres à allouer des investissements beaucoup plus importants pour matérialiser le plein potentiel de ce secteur. Nous nous félicitons, en particulier, de l'appel lancé à la Commission pour qu'il mette en place un fonds européen dédié à la navigation intérieure, comprenant un système de guichet unique qui soit facilement accessible pour l'aide et l'assistance et ait la possibilité de combiner des projets, augmentant ainsi les chances de financement ».