Un état des lieux du fret et de la logistique de l’ouest francilien

Article réservé aux abonnés

A la demande des départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine, l’institut Paris Région a réalisé un état des lieux du fret et de la logistique de cette partie Ouest de l’Ile-de-France, première étape pour l’établissement d’une stratégie pour ce territoire « d’enjeu fluvial ».

A la demande des départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine « qui constituent l’ouest francilien », l’institut Paris Région a réalisé « une étude visant à dégager, à partir d'un travail de diagnostic, les premières orientations susceptibles de fournir le support d'une stratégie fret et logistique » pour ce territoire, selon l’introduction du document publié fin décembre 2021.

L’étude de 74 pages compte trois chapitres avec le premier dressant un état des lieux du transport de marchandises et de la logistique aux niveaux national et régional, le deuxième se penchant sur la situation actuelle de l'ouest francilien lui-même, le troisième présentant une analyse des atouts, faiblesses, opportunités et menaces (AFOM) de ce territoire.

Les enjeux des transitions écologique, énergétique et numérique ont aussi été pris en compte car « ils guident toutes les réflexions » de l’institut.

L’introduction rappelle que « l’ouest francilien est directement desservi par la Seine qui le relie aux ports maritimes de Rouen et du Havre. Il possède des équipements multimodaux tant en zone dense (port de Gennevilliers, de Nanterre) qu’en périphérie (port de Limay...), de grands sites industriels en activité ou dont l’activité a cessé plus ou moins récemment ».

Dans l’introduction puis dans le premier chapitre, comme « projets d’infrastructures fluviales majeures qui pourraient provoquer un report modal significatif », sont indiqués le canal Seine-Nord Europe, Port Seine Métropole Ouest (PSMO), la mise au gabarit européen de l’Oise (MAGEO), la mise à grand gabarit du canal entre Bray et Nogent, la desserte fluviale de Port 200 au Havre (ou « chatière »).

L’introduction ajoute : « Parallèlement, la dimension urbaine des flux de marchandises prend de plus en plus d’ampleur avec la croissance extrêmement forte du e-commerce entraînant un nombre de mouvements de véhicules de livraison très important et croissant en zone urbaine dense. Répondre à ces nouvelles pratiques d’achat et de consommation nécessite des solutions spécifiques et innovantes pour la logistique urbaine ».

Selon le document, « la logistique fluviale et la logistique urbaine pourraient mieux s’articuler de manière optimisée et trouver des intérêts communs à se développer concomitamment ». Les expérimentations de logistique urbaine fluviale (Cemex, Speed Logistique Distribution, Fludis…) ou les solutions déjà en place (c à c et Bonneuil, ULS à Strasbourg et bientôt à Lyon) sont citées.

« Un territoire d’enjeu fluvial »

L’ouest francilien est présenté dans le chapitre 3 comme « un territoire d’enjeu fluvial ».

« Avec près de 9 millions de tonnes de marchandises transportées par le mode fluvial, l’ouest francilien est un territoire où la logistique fluviale a une place significative : près de 40 % du trafic fluvial de marchandises d’Ile-de-France y sont traités dans une trame portuaire tout le long de la Seine comprenant 23 ports fluviaux (8 dans les Hauts-de-Seine et 15 en Yvelines), d’Issy-les-Moulineaux à Bonnières ».

Parmi ces sites, la  plate-forme multimodale de Gennevilliers, Limay, Triel, Conflans…

Toutefois, « les ports de l’axe Seine situés dans l’ouest francilien ne sont pas suffisamment utilisés pour le transport au départ vers le Havre et donc les barges repartent à moitié vide. Soit la vallée de la Seine ne produit pas suffisamment (d’où la question récurrente de sa réindustrialisation), soit les marchandises au départ sont transportées préférentiellement par la route vers le Havre sans passer par du transport multimodal ».

« Ainsi, en revenant sur une vision au niveau national, le trafic fluvial enregistré sur les ports de l’ouest francilien est globalement déconnecté de l’activité du port du Havre (à hauteur de 74 % liée au seul trafic de matériaux de construction), sauf à Gennevilliers et dans une moindre mesure à Limay. Il existe donc comme première orientation d’action un véritable potentiel de valorisation du fleuve aujourd’hui inexploité pour du transport de fret à partir de l’ensemble de la trame portuaire (grandes plateformes et ports urbains) ».

D’autres orientations sont détaillées dans le document à lire en ligne sur le site de l’institut.

En conclusion, l’institut précise : « Une suite à cette étude consisterait à définir les enjeux puis à proposer les actions permettant de répondre à une stratégie qui viserait à réaffirmer le positionnement de l’ouest francilien comme porte d'entrée logistique métropolitaine, renforcé ici par le caractère industriel de ses activités hérité pour partie de l'utilisation du fleuve, son rôle potentiel dans la construction d’un Grand Paris des marchandises en rupture avec le modèle de développement dominant à l’œuvre, tributaire du seul mode routier et porteur de déséquilibres, et son appartenance naturelle à la Vallée de la Seine qui forme le trait d’union avec la façade maritime ».

Navigation

Transport fluvial

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15