La Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR) a publié son « Aperçu du marché de la navigation intérieure » en avril 2021, consultable en ligne, et qui présente la situation pour les 9 premiers mois de l’année 2020.
Les prestations de transport en tonne par kilomètre sur les voies navigables intérieures de l’UE ont diminué de -8,1 % au cours des trois premiers trimestres de 2020, par rapport à la même période en 2019. La baisse a atteint -11,9 % en Allemagne, -6,8 % aux Pays-Bas, -2,9 % en Belgique, -13,6 % en France, -10,5 % en Suisse. Dans les pays du Danube, les prestations de transport ont reculé de 9 %. « Dans l’ensemble, ces évolutions ont été moins négatives que ce qui avait été envisagé lorsque la pandémie a éclaté en 2020 », note l’Aperçu du marché.
Pour le Rhin, une diminution de -11 % est observée. Par type de marchandises, au cours des trois premiers trimestres de 2020, le transport de cargaisons sèches sur ce fleuve a reflué de -13 %, celui de cargaisons liquides de -7 %, les conteneurs de -5 %. La demande de transport liée à l’industrie sidérurgique représentait 25 % du transport rhénan total.
Le document indique qu’en 2020, « les conditions de navigation sur le Rhin ont été plutôt favorables. À Kaub (Rhin moyen), le tirant d’eau était d’au moins 1,90 m, voire davantage, pendant 87,3 % du nombre total de jours par an, contre 98,3 % en 2019 et seulement 63,5 % en 2018 ».
Le résumé du rapport précise que « le transport de passagers s’est presque entièrement effondré en 2020. Une réduction de 90 à 95 % du nombre de passagers est observée en ce qui concerne les croisières fluviales ». Les activités du tourisme fluvial ont été complètement interrompues en mars 2020 avec la pandémie. Les auteurs n’ont disposé de données que pour le Danube. « Des voyages ponctuels n’ont repris qu’en juin, aussi bien sur le Danube supérieur que sur le Danube moyen. Cette renaissance s’est opérée de manière très limitée, en respectant les restrictions relatives au nombre de passagers par voyage. Dans les principaux centres touristiques, le transport de passagers sur des bateaux d’excursion journalière -aussi bien sur ceux exploités en service régulier que de manière non régulière- a été assuré de manière limitée ».
935 entreprises de navigation intérieure en France
Dans ses rapports, la CCNR consacre régulièrement un chapitre à un pays, cette fois-ci, il s’agit de la France « où les sables, pierres et matériaux de construction représentent la filière la plus importante ». Ce segment a été affecté par la crise du Covid-19 en mars et avril 2020, mais les prestations de transport se sont rétablies au cours des mois de mai et juin pour revenir aux niveaux antérieurs à la pandémie.
Les produits agricoles constituent, par ordre d’importance, la deuxième filière en ordre d’importance en France et la demande correspondante en matière de transport est étroitement liée aux résultats des récoltes. Par rapport à la bonne saison enregistrée en 2019, les résultats des récoltes se sont révélés assez faibles en 2020, ce qui aura des répercussions sur le transport de céréales en 2021.
Selon les données récoltées pour le rapport, le nombre de personnes employées en navigation intérieures est de 4 277 qui se répartissent en 1 917 dans l’activité marchandises et 2 360 dans celles des passagers.
Il y a 935 entreprises de navigation intérieure en France dont 674 pour les marchandises et 261 pour les passagers.
Le nombre de bateaux en activité pour les marchandises atteint un total de 1 042 soit 7 % de la part du total pour l’Union européenne. Ce nombre se divise en 996 pour des cargaisons sèches et 46 pour des cargaisons liquides.