Les Jeux Olympiques, accélérateur du fluvial sur l’axe Seine

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La signature d’une convention entre Haropa Port et le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO) a permis d’aborder les points qui restent en suspens pour la navigation fluviale avant et pendant l’événement lui-même. Si toutes les questions sont recensées, selon le préfet de région, les réponses ne sont pas encore arrêtées mais la volonté affichée est de parvenir à des décisions en février.

« Nous sommes à six mois de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris sur la Seine, pour la première fois en dehors d’un stade. La Seine est notre colonne vertébrale à Haropa Port pour transformer la logistique pour qu’elle devienne propre et décarbonée. Elle est aussi l’un des leviers pour des JO plus durables », a rappelé Stéphane Raison, directeur général de Haropa Port, avant la signature d’une convention entre cet établissement et le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO) qui a eu lieu le 29 janvier 2024, juste après la conférence de presse sur les résultats annuels de l'année 2023

Une logistique fluviale a été mise en œuvre pour les déblais de chantier puis l’approvisionnement en matériaux pour la construction de certaines infrastructures pour les Jeux (village des athlètes, par exemple).

« Au-delà de l’événement sportif et festif, les Jeux sont aussi une opportunité de mise en valeur de la Seine, de nos activités portuaires et de celles des acteurs du fleuve. C’est une publicité mondiale gratuite, un coup de projecteur sur ce que l’on fait. Au sein d’Haropa Port, on travaille depuis des années pour apporter le meilleur service de connaissances pour la pleine réussite des Jeux, un défi. La convention signée aujourd’hui souligne le rôle de facilitateur de Haropa Port auprès de l’Etat et du COJO », a ajouté Stéphane Raison.

Deux priorités. En vue des Jeux, Haropa Port participe depuis plusieurs années à deux sujets :

  • La suppression des rejets d’eaux sales/usées dans la Seine pour un fleuve le plus propre possible lors des compétitions de nage en eau libre, de triathlon, et de para-triathlon dont le départ est prévu du pont Alexandre III. Haropa étant « attributaires de la majorité des quais concernés par les Jeux dans Paris ».
  • Le « verdissement » de la flotte fluviale parisienne, avec l’électrification des bateaux et la mise à disposition de bornes de recharge à quai.

Sur les 94 bateaux retenus à ce jour (et non plus 106) pour la cérémonie d’ouverture (avec à bord 10 000 athlètes, des VIP, des services de secours et de sécurités, des artistes pour le spectacle) entre 20 et 30 devraient être « zéro émission ».

C’est un total de 80 bornes (projet Bornes & Eau avec VNF) le long de l’axe Seine qui devrait être installées d’ici la fin de l’année 2024 avec la caractéristique d’être sur un modèle unique.

Une coopération. « Cette convention marque publiquement et concrètement la coopération entre Haropa et le COJO. Elle officialise le travail mené depuis plusieurs années », a dit Marc Guillaume, préfet de la région Ile-de-France. La cérémonie sur la Seine, c’est 4 km de ponton à l’embarquement et autant pour le débarquement, 250 cars, 6km de navigation, l’installation de tribunes… A quels endroits on positionne les bateaux, comment on peut les faire naviguer, que faire en cas d’avarie... « Sur tous ces points, Haropa Port et le COJO travaillent ensemble et vont continuer à le faire », a ajouté le préfet.

Michaël Aloïsio, directeur général délégué Paris 2024, a indiqué que la convention permet aussi à Haropa Port, d’utiliser la marque des Jeux.

Les points en suspens. « Toutes les questions sont recensées, nous espérons conclure rapidement au mois de février », a poursuivi le préfet, notamment concernant l’interruption de la navigation avant la cérémonie d’ouverture et pendant l’événement lui-même. Il a répété la volonté de « fermer la Seine le moins de jours possible, de recommencer la navigation le plus vite possible pour permettre la poursuite des activités économiques notamment la moisson, de mettre en place des horaires d’ouverture des écluses plus tard, de trouver des solutions pour faire stationner les bateaux en amont et en aval ». Selon lui, un recensement de lieux d'amarrage en amont et en aval est en cours pour le stationnement des bateaux lors des arrêts de navigation. 

Arrêts de navigation, où en est-on ? Antoine Berbain a apporté des informations complémentaires « L’organisation des Jeux est un travail de longue haleine. L’objectif de ce qui est fait est de minimiser les effets négatifs des mesures mais aussi de sécuriser la cérémonie, les épreuves. Une grande attention est portée aux restrictions de navigation pour des Jeux réussis ».

Avant la cérémonie, la navigation fluviale devrait être arrêtée du 19 au 27 juillet midi sur le bief parisien. Un travail est en cours pour la meilleure gestion possible des conséquences cette fermeture de la Seine pour la profession fluviale et les transports de marchandises concernés.

Pendant les Jeux, les compétitions de nage en eau libre, de triathlon, et de para-triathlon au départ du pont Alexandre III vont entraîner des arrêts de navigation ponctuels les jours où elles vont se dérouler. Pour le moment, l’état des discussions proposent des créneaux d’arrêt de navigation de 2h à 11h du matin pour les épreuves lors des Jeux Olympiques et de 2h à 12h pour les épreuves lors des Jeux Paralympiques. C’est le laps de temps nécessaire pour installer du matériel nécessaire aux épreuves (plongeoir…), pour la réalisation des épreuves elles-mêmes, pour tout retirer.

Zéro émission en 2037. Les Jeux de Paris 2024 comprennent aussi une dimension « héritage » après l'événement. C'est le cas pour la transition énergétique des bateaux pour laquelle les Jeux sont un accélérateur.

Antoine Berbain, directeur général délégué en charge du projet multimodalité, a précisé : « Les Jeux sont un levier de transformation des activités de promenade et de croisière. Paris est déjà le premier port du monde pour le transport de passagers avec 9,5 millions de visiteurs en 2023. Toutes les compagnies parisiennes ont désormais leur programme de décarbonation de leurs bateaux. Les premiers bateaux électriques vont être exploités cette année par plusieurs compagnies de tourisme fluvial parisiennes et l’ensemble de la flotte pourra être « zéro émission » dès 2037 bien en avance sur la date de 2050 » prévue par l’Accord de Paris. 

 

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