« Il n’est possible de dresser qu’un tableau noir du réchauffement climatique, des limites ont été enfoncées, on a atteint un déséquilibre sans précédent. Jamais autant de CO2 n’a été émis, jamais autant de charbon, de bois n’a été consommé. On est loin de maintenir le réchauffement à +1,5°C qui n’est plus un objectif mais éventuellement une cible. On est sur une trajectoire à +3,7°C. Les efforts à mener vont être d’une intensité jamais connue, structurants, rigoureux. Agir de manière concertée est une nécessité pour décarboner les activités », a indiqué Jean-Christophe Coulot, directeur exécutif d’Accenture.
« Pour les banques, la lutte contre le réchauffement climatique est une réalité. Le cadre réglementaire existe au niveau européen. Il y a une supervision par la Banque centrale européenne. Le bilan carbone d’une banque est lié aux financements qu’elle propose. La décarbonation de ses clients est la décarbonation de la banque, c’est lié, a enchaîné Sandrine Duchêne, directrice des risques, de la conformité, du contrôle permanent, et de l’ESG, Crédit mutuel alliance fédérale.
Ces deux responsables ont participé aux premières Assises nationales du fleuve pour « un échange croisé » le 4 octobre 2023, deuxième jour du colloque.
Deux leviers
« Un organisme financier ne se décarbone pas, si les entreprises, ses clients, ne se décarbonent pas, ne réduisent pas leurs émissions, notamment par des innovations. 40% des actifs des banques financent des actions qui ont un impact sur la biodiversité », a enchaîné Jean-Christophe Coulot. Pour lui, deux grands leviers existent : diminuer les grands postes de dépenses très carbonés, dont font partie les transports, faire évoluer le modèle économique avec davantage de circularité, de place pour le fleuve…
Pour Sandrine Duchêne, « la bonne nouvelle pour les banques, c’est que la transition énergétique doit être financée. Le transport fluvial a un avantage en termes d’émissions. Il y a les innovations dans les nouvelles technologies avec la propulsion vélique, le potentiel de l’hydrogène, ce sont autant de besoins de financements et d’assurance des risques ».
Selon elle, « les banques vont s’intéresser aux fleuves qui sont des écosystèmes marqueurs du changement climatique ; avec eux, il y a une dimension de restauration du milieu à prendre en compte. L’une des difficultés est que les fleuves sont une ressource naturelle, un bien public. L’aspect risque des fleuves est majeur pour les banques lors de financements. Elles pourraient intégrer des dimensions plus complexes en termes de préservation » de l’environnement, de la biodiversité.
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