Concernant le projet de rapport, la Fédération européenne des ports intérieurs (EFIP) souligne, tout d’abord, qu’il a reçu « une large approbation des députés de la commission TRAN, montrant l'importance du secteur. Le soutien de tous les horizons politiques est encourageant ».
Pour l’EFIP, « le rôle que le rapport prévoit pour les ports intérieurs dans la réalisation du Green Deal européen souligne leur engagement en tant que facilitateurs de la logistique verte. L'augmentation de la fiabilité de la navigation intérieure est au cœur du rapport. C'est la base pour réaliser le report modal.
L'amélioration de la fiabilité grâce à la relance et à la modernisation des infrastructures doit rendre le secteur plus attractif et accroître sa compétitivité. Couplé aux innovations en matière de numérisation, cela augmentera encore l'efficacité de la navigation intérieure ».
Logistique urbaine fluviale
L’EFIP relève que « l'un des principaux défis auxquels le secteur est confronté est le déploiement d'une infrastructure de carburants alternatifs qui doit soutenir l'écologisation du secteur ».
Selon cette fédération, « le rapport propose que cela se fasse par le biais d'une approche de corridor dans laquelle, sur l'ensemble du réseau européen, de nouvelles infrastructures de carburant ne sont déployées qu'en fonction des besoins des utilisateurs et des exigences techniques des bateaux. Une telle approche planifiée permettra un déploiement rapide de l'infrastructure, car les nœuds centraux peuvent être développés en premier tout en évitant les investissements médiocres et les actifs bloqués ».
L’EFIP retient également du rapport ce qui concerne « le potentiel inexploité de la navigation intérieure dans les zones urbaines », ajoutant : « Les ports intérieurs ont développé des solutions utilisant les voies navigables pour desservir les agglomérations locales qui sont des logistiques vertes pour le dernier kilomètre. Pour faire passer la logistique urbaine fluviale au niveau supérieur, un soutien européen sera nécessaire ».
« Une pierre angulaire »
Concernant le plan d’action européen pour la navigation intérieure Naiades 3, l’EFIP retient « plus particulièrement le soutien accru aux projets visant à améliorer les infrastructures et les connexions des ports intérieurs ». Selon cette fédération, dans le plan d’action, « la Commission considère les ports intérieurs comme des pôles clés pour la mobilité et l'industrie durables, l'énergie propre et le développement de l'économie circulaire dans une approche de réseau ».
Plus globalement, pour cette organisation : « Naiades a toujours été la pierre angulaire de la croissance de la navigation intérieure en Europe. Compte tenu de la transformation prévue par le Pacte vert, la prochaine étape de Naiades est maintenant plus nécessaire que jamais. La navigation intérieure doit relever les défis du changement climatique, notamment en augmentant sa part modale et en « verdissant » sa flotte ».
Les investissements sont primordiaux
Pour l’EFIP, Naiades 3 « en donnant la priorité au report modal vers les voies navigables, en soutenant le déploiement des infrastructures, en améliorant l'accès au marché, en révisant la directive sur le transport combiné » va rendre « le transport fluvial plus attrayant et plus fiable. Et ce n'est qu'en y parvenant que la navigation intérieure européenne pourra se développer et que le Pacte vert pourra être réalisé ».
L’organisation retient également du plan d’action Naiades « l'intégration d'une approche de corridor dans la prochaine révision de la directive sur les infrastructures pour carburants alternatifs, les soutiens au déploiement de bateaux de navigation intérieure à zéro émission et au verdissement des ports intérieurs ».
Pour l’EFIP, ces actions auxquels s’ajoutent les propositions de numérisation et de navigation intelligente « vont permettre de réduire l'empreinte carbone tout en augmentant l'efficacité de la navigation intérieure ».
La question des financements est aussi abordés par l’EFIP qui souligne : « Les investissements sont primordiaux. Le secteur de la navigation intérieure est largement constitué de PME et TPE aux capacités d’investissement limitées. Les propositions visant à étendre les lignes directrices sur les aides d'État existantes pour le ferroviaire au secteur de la navigation intérieure permettront aux États membres de soutenir plus facilement les projets facilitant la transition verte et numérique ».
L’organisation appelle à « la création d'un fonds spécifiquement dédié à la navigation intérieure pour soutenir les entreprises qui souhaitent réaliser la transition vers un secteur de la navigation intérieure durable et intelligent ».