Pour accomplir sa mission, elle a précisé « ne pas être seule », travailler avec les directions des trois ports et du GIE, avec le comité de préfiguration dont la présidente est Valérie Fourneyron et qui compte des membres qui sont « des sages » comme Thierry Thuot et Gilles Bélier et les deux présidents des conseils de surveillance du Havre et de Rouen.
La mission de préfiguration « passe en revue ce qui fonctionne bien et peut-être ce qui fonctionne moins bien avec l’objectif d’être plus attractif, plus compétitif, d’apporter de la valeur ajoutée avec la création d’un établissement unique ». L’un des points essentiels pour les clients des 3 ports est de conserver la proximité locale, ce qui est aussi demandé par les territoires. Seule la proximité permet de comprendre et d’accompagner au mieux les clients.
Projet stratégique et programme d’investissement
« Concernant le projet stratégique de l’établissement unique, il y a notamment la question des filières et de leur complémentarité, a expliqué Catherine Rivoallon. Il faut trouver des niches de développement porteuses de business et d’attractivité en prenant en compte les demandes des clients ».
C’est la raison pour laquelle, le projet stratégique de l’établissement unique a été présenté aux clients « pour connaître leurs besoins et leurs impératifs afin de mieux y répondre et capter des parts de marché ». Le projet stratégique sera présenté aux acteurs des territoires de l’axe avant la mi-juillet 2019 : « Nous les écouterons et nous leur demanderons leur contribution ».
Le projet stratégique a aussi été présenté aux organisations syndicales tout comme le programme d’investissement. « La concertation avec les organisations syndicales est en cours, a déclaré Catherine Rivoallon. Un planning a été établi avec des thématiques identifiées de manière collégiale. Les organisations syndicales ont validé l’objectif de création d’un établissement unique. Les négociations avec les organisations syndicales sont conduites avec l’ambition de donner une vision à tous les salariés pour la période 2020 à 2025 ».
Pascal Gabet, directeur général du GPM de Rouen a ajouté : « Port par port, on fait partager les enjeux et les informations auprès des salariés. Il y a un dispositif de concertation interne qui a été mis en place dans chacun des trois ports. Nous savons que 1 800 personnes sont concernées par l’intégration et la mise en place d’un établissement unique ». Selon Catherine Rivoallon : « La ministre des Transports a été claire. Il n’y aura pas d’impact au niveau social si nous avons un développement d’activité et nous parviendrons peut-être même à créer des emplois supplémentaires ».
Le projet stratégique et le programme d’investissement seront finalisés au plus tard au cours du quatrième trimestre 2019 puis le processus de validation s’enclenchera et durera une grande partie de l’année 2020. L’enveloppe du programme d’investissement atteint 1,3 Md€, un montant « qui n’est pas l’addition des 3 programmes des 3 ports ». Le programment d’investissement de l’établissement unique « ne remet pas en cause les plans déjà définis » par les 3 ports.
Etre innovant sur la gouvernance
La mission de préfiguration travaille aussi sur la gouvernance du futur établissement unique pour laquelle il faut « être innovant ». L’intégration doit réunir deux grands ports maritimes et un port autonome, donc il faut inventer un nouveau statut.
La localisation du siège social n’a pas encore été abordée : « Les échanges sur ce sujet viendront dans un deuxième temps. Peut-être dans la suite de l’année 2019, si nous sommes assez matures », a précisé Catherine Rivoallon.
Pour Pascal Gabet, après la création du GIE Haropa en 2012, l’intégration doit permettre d’aller plus loin, notamment créer une offre de services à l’échelle de l’axe de Seine. Il y a aujourd’hui 3 politiques foncières, 3 politiques tarifaires, 3 stratégies, toutes différentes. « Il s’agit d’offrir demain une chaîne logistique de bout en bout dans les deux sens de l’axe et aussi à l’international, de conjuguer nos approches pour le foncier, par exemple. Intégrer une notion de corridor et bâtir une seule offre logistique et portuaire. Et il sera possible de (re)gagner des ports de marché », a expliqué Pascal Gabet.
« Haropa doit devenir visible, attractif, compétitif. Il va falloir être des combattants pour aller chercher des parts de marché. A trois, nous serons plus forts demain avec un projet stratégique et un programme d’investissement, a assuré Catherine Rivoallon. La mission de préfiguration avance au quotidien et pour l’avenir. Je ne sens pas de frein au changement pour le moment, peut-être qu’il y en aura quand nous aborderons les sujets d’organisation et d’opération. Mais actuellement, tout le monde participe et a envie de construire. Nous travaillons tous ensemble à l’intégration des 3 ports sans modèles ni exemples similaires existants ».