Le prix de l’énergie va t-il faire dérailler la relance du fret ferroviaire ?

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Face à la hausse continue du prix de l’énergie, les acteurs du transport ferroviaire poussent un cri d’alarme auprès des pouvoirs publics. Si en 2022, les opérateurs avaient pu bénéficier d’aides sur les péages, en 2023 rien n’a été prévu par Bercy. Certaines entreprises seraient sur le point de « dérailler », de ne plus être en capacité de payer les factures d’électricité à SNCF Réseau.

Pour les opérateurs ferroviaires opérant en France, le surcoût de l’énergie en 2023 va atteindre 150 millions d’euros, après une hausse de 50 millions d’euros en 2022. Si l’année dernière, cette flambée du prix de l’énergie avait pu être compensée par une mesure d’allègement du prix des péages, rien n’est prévu par l’État pour 2023, ce qui inquiète l’ensemble des tractionnaires.

« C’est une aberration totale qui risque de compromette le plan de relance du fret ferroviaire. Nous négocions avec chaque client une augmentation des prix du fret. Ils ne sont pas prêts à assumer une hausse des prix de 20 %. Il faudrait que nous soyons autorisés à répercuter la hausse en pied de facture », a réagi, le 17 février 2023, Frédéric Delorme, président de Rail Logistics Europe à la SNCF, en marge d’un événement organisé en pays d’Arles pour le lancement du projet « Monitor » (voir article de NPI).

Le même jour, l’Association Française du Rail (AFRA), qui fédère les opérateurs alternatifs à la SNCF ( Transdev, Trenitalia France, Deutsche Bahn/Arriva, CargoBeamer, DB Cargo France, Europorte (, ETMF, LINEAS, RegioRail, T3M, Froidcombi, Captrain France, CFL Cargo France…), a communiqué en interpellant les pouvoir publics : « La France va-t-elle vraiment abandonner ses entreprises ferroviaires ? »

Déjà un report modal inversé ?

La situation financière préoccupante rencontrée par les adhérents de l’AFRA pourrait en faire dérailler plus d’un. Cette association assure que certains vont rapidement ne plus être en capacité de payer leurs factures à SNCF Réseau.

Pour Alexandre Gallo, président de l’AFRA, également président directeur général de DB Cargo France : « La France va à contre-courant de ses engagements en fragilisant un pilier de la transition énergétique de notre pays. Les conséquences sont déjà perceptibles sur les rails français : les trains électriques restent en gare, remplacés par des trains au diesel au pire par des camions sur nos routes. Le report modal inversé est enclenché, annulant tous les efforts pour développer le fret ferroviaire. Quelle aberration dans le contexte de sobriété énergétique et de transition écologique ! ».

L’association professionnelle appelle à une renégociation immédiate des contrats pour revenir à un prix de l’énergie « plus soutenable ». Le 1er janvier 2023, SNCF Réseau, gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire, a quadruplé le montant de la redevance pour la fourniture du courant de traction passant de 111,95 euros du mégawatt heure HT en 2022 à 473,51 euros en 2023.

La dynamique de relance du fret risque de retomber comme un soufflé : entre 2020 et 2021, le fret ferroviaire avait gagné un point de part de marché passant de 9,6 % à 10,7 %, représentant 2 millions de camions en moins sur les routes.

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