L’AMI « logistique urbaine fluviale de l’axe Seine », une mobilisation politique inédite

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L’AMI « logistique urbaine fluviale de l’axe Seine » montre une mobilisation politique inédite des élus des territoires traversés par le fleuve pour relancer le transport par la voie d’eau pour les marchandises entre Le Havre, Rouen et Paris. C’est ce qui ressort des prises de parole lors du lancement le 8 avril 2022 et de la lecture des trois documents détaillant cet appel à manifestation d’intérêt.
« Nous représentons des entités politiques qui se sont réunies dans une Entente pour dire que la Seine devait participer à l’évolution moderne de la logistique, pour faire du report modal, pour faire revenir des marchandises sur cet axe par le fluvial. Notre objectif est politique au sens de la gestion du territoire. Cet AMI est une manifestation inédite pour la logistique fluviale en France et en Europe. C’est le pari réussi d’une volonté politique. Les trois métropoles et la Ville de Paris ont travaillé ensemble sur cet AMI avec Voies navigables de France et Haropa Port. Nous attendons désormais les candidats qui ont jusqu’en juin pour se faire connaître », a indiqué Jean-Michel Genestier, conseiller de la métropole du Grand Paris et maire du Raincy en région parisienne, lors du lancement de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) « logistique urbaine fluviale de l’axe Seine » le 8 avril 2022. Pour Hubert Dejean de la Batie, l’un des vice-président de la région Normandie et maire de Sainte Adresse, cet AMI « signe l’enterrement de la hache de guerre entre Le Havre et Rouen et marque l’union de nos forces car un lien nous lie, la Seine, pour échanger, transporter, prendre soin de notre environnement. Après la rivalité, être ensemble est devenu nécessaire car les effets du changement climatique sont là et nous devons décarboner nos chaînes logistiques. C’est une première brique de la chaine logistique du futur qui doit évoluer tout comme les habitudes de se vêtir, de se nourrir, de vivre la ville ».

Une liste de 34 quais mis à disposition

« L’essor du fret fluvial constitue une opportunité majeure pour répondre au défi climatique et environnemental, comme alternative au transport routier. Complément naturel des zones à faibles émissions (ZFE), rendues obligatoires par la loi Climat et Résilience (août 2021) dans toutes les métropoles, la logistique urbaine fluviale décarbonée doit prendre toute sa place dans nos villes », peut-on lire dans les trois documents de l’AMI (voir en ligne). Celui-ci veut « encourager de nouvelles façons de desservir les zones urbaines denses par la voie d’eau pour le transport de marchandises ». La participation de VNF et de Haropa Port à cet AMI se traduit notamment par une liste de 34 sites tout au long de l’axe Seine qui sont mis à disposition pour des usages de logistique fluviale et de dernier kilomètre « décarboné » (vélo-cargo ou autre véhicule « zéro émission »). Sur le total de 34 quais, 28 sont situés à Paris (ports de Javel, d’Austerlitz, des Champs Elysées, de Tolbiac, du Point du Jour…) et en Ile-de-France (Bonneuil, Gennevilliers, Alfortville, Orly, Choisy…), 2 au port du Havre (Madagascar et Jean Reinhardt), 4 dans le territoire de la métropole du Rouen-Normandie (port Condorcet/chemin de halage rive gauche, quai Lescure, Guillaume Le Conquérant rive droite, Saint Gervais rive droite). Il s’agit soit de « quai 100 % public pour un usage partagé non amodiable » soit « de site 100 % amodié ». « Les candidats à l’AMI sont invités à présenter leurs projets sur un ou plusieurs de ces quais » dont les caractéristiques sont détaillées dans des « fiches techniques ». Pour Hugo Langlois, représentant la métropole de Rouen-Normandie et maire de Amfreville-la-mie-Voie, dont l’un des quais mis à disposition se situe sur cette commune : « Les sites tous au bord de la voie d’eau se trouvent au cœur ou à proximité des villes. Il s’agit de redonner du sens au transport et à logistique par la voie fluviale, de donner la priorité à un dernier kilomètre vertueux également, dans le contexte actuel d’immédiateté des livraisons, par vélo-cargo ou autre véhicule décarboné ». Cet élu a aussi indiqué que l’AMI sera suivi d’appels à projets. En termes de calendrier, les candidats à l’AMI ont jusqu’au 10 juin 2022 pour répondre (uniquement par voie numérique). Les lauréats devraient annoncés en septembre et les appels à projets lancés plus tard à l’automne. Un AMI « tourné vers l’innovation » Selon les documents, « l’AMI logistique urbaine fluviale de l’axe Seine entend promouvoir des propositions permettant d’organiser les flux de bout en bout, utilisant un maillon fluvial et des moyens décarbonés pour le dernier kilomètre ». Il vise à « identifier des opérateurs économiques susceptibles de proposer des solutions répondant au besoin d’accélération de l’innovation de la logistique urbaine fluviale ». « Cette innovation peut se traduire de différentes manières : - Logistique décarbonée du quai de déchargement jusqu’au destinataire final, - Sobriété spatiale des équipements logistiques, - Mixité et/ou réversibilité des usages des quais, - Préservation de l’environnement et de la qualité de la Seine et des canaux, - Insertion architecturale et paysagère des sites. Pour les activités qui ne pourraient pas être pleinement décarbonées, seront particulièrement appréciées les démarches innovantes visant à : - Être respectueux de l’environnement en limitant les nuisances, - Contribuer à l’amélioration des performances environnementales des activités industrielles, du bâtiment et de distribution de colis conteneurisés ; - Optimiser leur insertion urbaine ». « Au-delà de l’intérêt de se faire connaître des acteurs centraux de l’axe Seine, les lauréats de l’AMI pourront bénéficier : - De la possibilité de répondre aux appels à projets logistique urbaine fluviale axe Seine menés dans la continuité de l’AMI et qui devraient être lancés à l’automne 2022. Ces appels à projets pourront aboutir à la délivrance de titres d’occupation ou d’utilisation du domaine public, - Des actions de communication réalisées sur les intentions lauréates, - D’un accompagnement technique des candidats par des experts en logistique, - D’un accès aux dispositifs d’aide de VNF, le PARM (plan d’aide au report modal) et le PAMI (plan d’aide à la modernisation et à l’innovation) ». Les documents précisent également : « Aucune filière n’est a priori exclue, sous réserve de respecter les réglementations en vigueur (plan local d’urbanisme, gestion du domaine public fluvial, etc.). Néanmoins certains des sites proposés présentent des caractéristiques particulières, notamment des nécessités d’inclusion en milieu urbain à forte densité de population, restreignant de fait certaines activités (en particulier la logistique de produits présentant un caractère dangereux, polluant, ou nocif à l’environnement) ». L’AMI s’adresse aux opérateurs économiques, et notamment : chargeurs, logisticiens, transporteurs, gestionnaires de plateformes, aménageurs, constructeurs, armateurs, et plus généralement tout acteur qui souhaiterait développer une activité de logistique fluviale. Les groupements sont autorisés à candidater.

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