La prolongation de la concession du Rhône serait dans sa dernière étape

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La prolongation de la concession du Rhône serait dans sa dernière étape, celle de la saisine du Conseil d’Etat par le gouvernement pour examen du neuvième avenant au contrat, selon le rapport annuel publié par la Compagnie nationale du Rhône (CNR) courant juillet 2021. Ce document fournit aussi des informations sur différents sujets, entre autres sur le fluvial et des ports, gérés par CNR ou auxquels elle participe.

« L’année 2021 devrait être enfin celle de la prolongation du contrat de concession du Rhône. Nous abordons la toute dernière étape, la saisine du Conseil d’Etat par le gouvernement, aux fins d’examen du neuvième avenant au contrat de concession », peut-on lire dans le rapport annuel (ou « intégré ») publié par la Compagnie nationale du Rhône (CNR) courant juillet 2021, dans une « interview » d’Elisabeth Ayrault, pdg et présidente du directoire.

« Au terme de huit années de négociations, de concertation, de consultation, de rédaction de nos accords, notre dossier est abouti. C’est la raison pour laquelle j’aborde la fin de son instruction avec une certaine sérénité », continue la responsable.

Rappelons que la concession du Rhône a été confiée en 1934 à la CNR et arrive à échéance le 31 décembre 2023. L’Etat prévoit une prolongation de cette concession pour une durée de 18 ans, ce qui conduit en 2041. Le projet de prolongation a suivi un long parcours administratif avec notamment en 2019 une concertation publique.

En plus des trois missions « historiques » de la concession, qui sont la production d’hydroélectricité, la navigation et l’irrigation, le projet de prolongation prévoit :

-Un périmètre étendu pour la concession (550 km de fleuve et 30 000 ha au lieu de 470 km et près de 27 000 ha),.

-Une révision du schéma directeur (qui date de 2003) autour de 5 axes (dont l’un concerne « la croissance de la navigation »). Cette révision est assortie d’une hausse des investissements (160 M€ par période de 5 ans contre 140 M€ en moyenne par période de 5 ans depuis 2003).

-Un programme d’études et de travaux supplémentaires pour « poursuivre l’aménagement du Rhône pour l’hydroélectricité et la navigation, dans le contexte du changement climatique » avec 500 millions d’euros d’investissements pour la création et l’optimisation d’ouvrages.

Le calendrier initial du projet de prolongation de la concession du Rhône avait prévu une finalisation pour la fin de l’année 2020.

« Une année noire pour le fluvial »

Le rapport indique « une année noire pour le trafic fluvial » avec des tonnages transportés sur le Rhône en baisse de -17 % en 2020. « Le reflux du transport de conteneurs a été plus aigu encore (-22 %) ». Les croisières fluviales, dans le contexte de la pandémie, « ont enregistré une chute de 90 % du nombre de passagers ».

Concernant le port de Lyon-Edouard Herriot, aucun chiffre n’est communiqué mais « après l’adoption de la vision stratégique à l’horizon 2050 dans le cadre d’une démarche collaborative initiée par l’État, et réunissant la région Auvergne-Rhône-Alpes, le Grand Lyon, les villes de Lyon et de Saint-Fons, VNF et CNR, le travail de co-construction s’est poursuivi pour définir le plan d’action 2020-2030 ».

Il est mentionné que « des actions ont d’ores et déjà été initiées pour optimiser les terminaux à conteneurs, s’orienter vers une diminution des stocks d’hydrocarbures, développer l’écologie industrielle entre le port de Lyon et la vallée de la chimie, développer la logistique urbaine propre, dont des navettes fluviales, ouvrir le port aux visites du grand public ou encore réaliser régulièrement une étude d’impact socio-économique ».

Parmi les réalisations en 2020 au port de Lyon : « une aire de stockage a été aménagée pour Pradier Carrières qui recycle les déchets de chantiers de déconstruction de la région lyonnaise. Les travaux d’installation d’une bande transporteuse pour le transfert des mâchefers d’incinération du Grand Lyon vers Loire- sur-Rhône ont débuté ». 2020 a été aussi marquée par la mise en service d’une station multi-énergies vertes dans ce port où se poursuit le projet d’hôtel de logistique urbaine dont « le bâtiment devrait voir le jour à l’horizon 2023 ».

Concernant les autres sites, le rapport rappelle que « CNR continue d’investir dans l’aménagement et la modernisation de zones d’activité portuaires sur le Rhône ». En 2020, cela a concerné Loire-sur-Rhône et Arles.

Dans le premier, « en 2020, les services fluviaux ont été étoffés afin de pouvoir accueillir un trafic de conteneurs, en sus du vrac et des colis lourds ».

Dans le second, « dans le cadre de l’appel à projets lancé en 2019 pour l’implantation d’une activité logistique, la proposition de Combronde a été retenue, en partenariat avec l’État, la chambre de commerce et d’industrie, la région Sud, le département des Bouches-du-Rhône, l’ACCM et la ville d’Arles. Sur son site embranché fer, le transporteur traitera la logistique de Nestlé Waters. Sur l’année, plusieurs entreprises ont manifesté leur intérêt pour une implantation logistique massifiée, fer et fleuve, au bord du Rhône ».

Plus globalement, « le schéma de développement qui fixe les orientations à 3 ans des 22 sites industriels et portuaires de la concession a été finalisé et soumis aux parties prenantes de CNR ».

« Stratégie fluviale concertée »

Enfin, le document indique un travail sur une « stratégie fluviale concertée » avec laquelle « CNR contribue à faire entrer la navigation fluviale dans l’économie verte du monde d’après ».

« Élaboré en partenariat avec VNF, le schéma d’axe fluvial et portuaire du bassin Rhône-Saône présenté au conseil interportuaire a été décliné en plan d’actions et fait l’objet d’une concertation des parties prenantes institutionnelles et des acteurs de la voie d’eau. Concernant à la fois le fret et le tourisme, il a pour ambition de faire évoluer les motorisations fluviales vers des solutions plus propres. Pour le premier, il vise à développer les flux import-export transitant par le grand port maritime de Marseille ainsi que le trafic domestique effectué entre les ports fluviaux. Pour le second, il projette notamment un développement des services à terre. Cette démarche s’articule avec l’élaboration du contrat de Plan interrégional Rhône-Saône ».

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