Dans la perspective de la période des élections en France, présidentielle en avril et législative en juin, l’association France Logistique a réalisé à destination des candidats un « Livre Blanc » détaillant 12 propositions « pour des transports de marchandises et une logistique au service d’une France performante ».
« Nous souhaitons que les démarches logistiques soient intégrées dans toutes les approches économiques globales à tous les niveaux national, territorial, local. D’un point de vue international et écologique, il est important de participer à l’amélioration de la compétitivité de nos ports qui se fera très largement sur la partie terrestre et sur les relations avec les modes terrestres », a indiqué Anne-Marie Idrac, présidente de l’association, lors d’une conférence de presse le 7 février 2022.
Améliorer l’attractivité des ports français
Sur les 12 propositions, une proposition (n°10) concerne les ports, sites incontournables de la massification et où un recours accru au ferroviaire et au fluvial doit améliorer la desserte des hinterlands.
« Les ports français sont loin de leurs voisins européens. L’attractivité des ports, notamment de leur hinterland, doit être amélioré. Les infrastructures maritimes des grands ports français ne sont pas encore utilisées à 100 % de leur capacité, en partie faute de connexion fluide dans l’hinterland », indique le « Livre Blanc ».
L’association estime que les ports français « ont moins souffert des congestions dues aux désorganisations mondiales issues des stop/go dans la production et la distribution de produits manufacturés » que leurs concurrents européens notamment Anvers ou Rotterdam. « Cet avantage doit être maintenu, et complété par une meilleure desserte de l’hinterland ».
Pour France Logistique, l’amélioration de l’attractivité des ports français passe par quatre mesures structurelles :
- « D’abord et surtout, l’optimisation de la desserte multimodale des ports qui doit faciliter la sortie rapide des conteneurs, la première faiblesse de nos ports est en effet terrestre.
- La simplification de l’installation d’usines et d’entrepôts, dans des zones favorables à l’utilisation des ports français (zones portuaires, mais plus largement hinterland direct des ports).
- Un passage plus fluide et plus fiable des marchandises dans les ports, et sa promotion à l’international, pour améliorer l’image des ports français en la matière.
- L’accélération du déploiement des outils de numérique portuaire, pensé pour la fluidité du passage des marchandises ».
Faciliter le développement des logistiques multimodales
Une autre proposition (n° 6) porte sur « le développement des logistiques multimodales ».
Selon le « Livre blanc » de France logistique, « l’État doit accompagner les acteurs de la logistique ferroviaire et fluviale à construire des solutions « clients », assurant une qualité de service élevée (fiabilité, agilité) et à coûts maîtrisés ».
Pour le ferroviaire, cela nécessite notamment une meilleure disponibilité et qualité des sillons. « Les financements des infrastructures et la régénération du réseau ferroviaire nécessaires pour le doublement des modes massifiés doivent être garantis. Un schéma directeur national des plateformes combinées en France doit être établi ». Des revendications qui sont aussi celles de l’Alliance 4F.
Il est essentiel aussi pour France Logistique « d’accélérer les investissements en infrastructures sur le principal segment de pertinence des modes massifiés (flux naturellement massifiés) qui est la desserte des ports ».
L’association attend une amélioration « des embranchements fluviaux et ferroviaires dans les ports » mais aussi dans les grandes zones logistiques dites de « massification » et qui seraient « accessibles sans rupture de charge vers/du port voire de développer de nouvelles zones logistiques ainsi embranchées ».
De manière très précise, l’association demande « la mutualisation des coûts de manutention entre les trois modes de transport (route, fluvial et fer) qui doit être appliquée à Haropa et Marseille-Fos ». Tel est déjà le cas à Dunkerque.
La logistique urbaine durable, dans la suite du rapport du même nom dont l’un des auteurs est Anne-Marie Idrac, n’est pas oubliée avec la demande « de prolonger et d’amplifier la démarche CEE Interlud » au-delà de sa date de fin programmée actuellement pour le 31 décembre 2022.
Créée à l'initiative de l'Ademe, du Cerema et du ministère de la transition écologique, la démarche Interlud est une méthodologie à destination des collectivités pour les accompagner dans la construction et le suivi pluriannuel d'un programme d'actions, concerté avec les acteurs économiques de leur territoire, en faveur d'une logistique urbaine durable.
En lien avec la logistique urbaine, « il convient d’accélérer le déploiement de la cyclo-logistique, de travailler sur l’accès au foncier pour les opérateurs, ainsi que sur le statut social des travailleurs ».