Un peu moins de 300 jours avant le début des Jeux Olympiques de Paris 2024, le Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO) et Voies navigables de France (VNF) ont signé une convention pour formaliser leur coopération pour le bon déroulement de l’événement dont la Seine constitue un élément central depuis le début de la candidature.
- Il y a bien évidemment la cérémonie d’ouverture, laquelle pour la première fois va se dérouler hors d’un stade : les athlètes vont défiler sur la Seine à bord d’environ 200 bateaux fluviaux le 26 juillet 2024.
- Il y a aussi les épreuves de triathlon et de natation en eau libre qui sont prévues dans la Seine. Les tests lors de l’été 2023 ont été quelque peu contrariés par la qualité de l’eau du fleuve qui n’est pas encore au niveau attendu (voir encadré).
- Il y a l’implantation du Village des athlètes en bord de fleuve en Seine-Saint Denis, un chantier qui a mobilisé du transport fluvial.
« Cette convention vient logiquement formaliser le travail et l’engagement de VNF dans la préparation et l’organisation des différentes séquences prévues sur la Seine », a souligné Etienne Thobois, directeur général de Paris 2024.
La notion d'héritage
Pendant l’événement lui-même, la Seine va s’afficher de manière totalement inédite devant les spectateurs et les téléspectateurs du monde entier, ce qui peut ensuite offrir aux différents acteurs économiques et institutionnels du fleuve des retombées positive en lien avec la notion « d’héritage » des Jeux.
Ceux-ci ont été un accélérateur d’innovations pour la transition énergétique des bateaux ou pour faire émerger des solutions de logistique urbaine. Il y a aussi toutes les questions autour de la navigation sur la Seine pendant les Jeux.
« Les Jeux de Paris 2024 constituent une opportunité sans précédent de démontrer tout ce que les voies navigables peuvent apporter à la ville durable de demain, a indiqué Thierry Guimbaud, directeur général de VNF. A travers la signature de cette convention, nous réaffirmons notre engagement et notre volonté à faire du fluvial l’une des pierres angulaires de la réussite de cet événement d’ampleur planétaire au plan environnemental, et de son héritage ».
La convention détaille les axes de travail pour une meilleure coopération entre les deux établissements :
- Créer un lien et une concertation avec les acteurs du fleuve afin de mettre en commun les capacités d’action et d’expertise technique,
- Permettre au COJO, ainsi qu’à ses partenaires et prestataires, de disposer de toutes les informations utiles relatives aux infrastructures fluviales, aux mesures d’exploitation du domaine public fluvial et portuaire et aux conditions d’occupation du domaine public,
- Promouvoir auprès des acteurs de la chaîne logistique des Jeux le recours à la logistique fluviale pour les opérations de transport et logistique de biens vers les principaux sites olympiques et paralympiques situés à proximité de la Seine ;
- Promouvoir en collaboration avec Ile-de-France Mobilités dans le cadre de son plan de transports des Jeux, les projets de services de transports fluviaux de passagers en réponse à des besoins de mobilité identifiés,
- Permettre aux parties de disposer des informations utiles relatives à la conception et à l’exploitation des différents sites olympiques et paralympiques situés en bord à voie d’eau, pouvant avoir un impact sur l’activité des acteurs du fleuve,
- Identifier et travailler sur les points de convergence en matière d’innovation et d’énergie (équipement des quais en bornes électriques pérennes pour les besoins de Paris 2024 et de la navigation, développement de la filière hydrogène, expérimentations en matière de bateaux autonomes etc.).
- Inscrire les projets concrets nés de cette association entre les parties dans la perspective de l’héritage 2024.
La question de la qualité de l’eau de la Seine lors des JO
Les tests des épreuves en Seine lors de l’été 2023 ont connu des sorts variés :
- le 6 août, le test de natation en eau libre a dû être annulé,
- les 17 et 18 août, les épreuves de triathlon hommes puis femmes ont pu avoir lieu,
- le 20 août, le test du relais mixte de triathlon a été annulé.
Les organisateurs ont cherché à rassurer, le COJO a rappelé qu’il reste un an avant les épreuves des Jeux et indiqué que de nouvelles infrastructures vont permettre d’améliorer l’eau de la Seine en plus des mesures prises et des travaux conduits ces dernières années.
L’explication se trouve, selon le COJO, du côté des « précipitations exceptionnelles » qui ont eu lieu fin juillet et début août sur la capitale. « Il faut remonter à 1965 pour trouver un niveau proche ». C’est jouer de malchance car les résultats des prélèvements réalisés entre le 6 juin et le 19 juillet étaient bons et avaient permis l’autorisation donnée par le préfet le 27 juillet pour l’organisation des épreuves dans la Seine après l’avis favorable rendu par l’Agence régionale de Santé.
Le COJO souligne que « des travaux ont déjà été réalisés et produisent des effets par temps sec : mise en service en début d’été 2023 de la désinfection des rejets des deux usines de traitement des eaux usées en amont de Paris sur la Seine et sur la Marne, mise en conformité progressive des mauvais branchements des bâtiments et des raccordements de bateaux ».
D’autres travaux doivent améliorer la qualité de l’eau dans les prochains mois, « en particulier pour faire face à ces évènements météorologiques exceptionnels » avec un traitement des eaux par temps de pluie. Il s'agit notamment du bassin de stockage d’Austerlitz, un cylindre de 50m de diamètre et de plus de 30m de profondeur doit par exemple stocker plus de 50 000 m3 d’eau et éviter les déversements d’eaux usées dans la Seine en cas de fortes pluies. « Grâce à ce bassin, l’excédent d’eau s’écoulera dans le réseau d’égouts pour être traité ».
D’autres équipements sont actuellement en construction et seront opérationnels en 2024 :
- les ouvrages prévus sur le bassin versant du ru Saint-Baudile (Seine-Saint-Denis),
- le VL 8 (collecteur de grande capacité d’une longueur de près de 9 kilomètres situé entre Essonne et Val-de-Marne)
- la station de dépollution de eaux pluviales du Val-de-Marne visant comme le bassin d’Austerlitz à recevoir les eaux de pluie et à les traiter avant qu’elles ne soient rejetées dans le milieu naturel.
- La totalité des bateaux et des établissements flottants situés à l’amont du site sera raccordée aux égouts.
Parmi les résultats des tests de l’été, le COJO relève qu’ils ont permis de vérifier la capacité à déployer les équipements fluviaux (ponton, bouées, marina) dans les délais impartis pour la bonne tenue des épreuves et à rétablir en temps et en heure la navigation sur la Seine.