En 2018, plusieurs événements ont été organisés pour célébrer le 150ème anniversaire de la convention révisée pour la navigation du Rhin signée en 1868.
Un peu d’histoire. Cette convention internationale a été paraphée par les États alors riverains du Rhin : il s’agissait des royaumes de Bavière, de France, des Pays-Bas, de Prusse, les grands duchés de Bade et de Hesse. Aujourd’hui, il s’agit de l’Allemagne, de la Belgique, des Pays-Bas, de la France et de la Suisse.
Depuis 1868, cette convention réglemente la navigation sur le Rhin, premier fleuve européen, selon des principes qui restent encore en vigueur actuellement. Parmi ceux-ci : liberté et gratuité de la navigation, régime juridique unique pour tous les navigants, avec égalité de traitement quel que soit leur pays d’origine, coopération transfrontalière pour l’entretien du Rhin et pour l’établissement des règles de sécurité, etc.
Une exposition itinérante. Parmi les événements organisés en 2018 par la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR, elle-même créée lors du congrès de Vienne en 1815), il y a eu une présentation de l’original de la convention avec ses documents de ratification au Palais du Rhin à Strasbourg. C’est là que se situe le siège de la CCNR depuis 1920, elle était précédemment basée à Mannheim depuis 1861 où elle s’était installée après avoir quitté Mayence.
En 2018, les documents historiques de la convention ont ensuite fait le voyage par le fleuve jusqu’au château de Mannheim, en Allemagne pour y être présentés avant de partir en exposition itinérante dans plusieurs pays riverains du Rhin. Ils ont été montrés au ministère allemand des transports à Bonn, au musée de la navigation intérieure de Duisbourg ou encore à Rotterdam.
Un congrès. Le 150ème anniversaire de la convention a aussi été l’occasion pour la CCNR d’organiser un colloque à Mannheim le 17 octobre 2018 au cours duquel il a été notamment relevé le caractère précurseur de la coopération mise en place autour du Rhin entre les cinq pays. Par exemple, pour Catherine Trautman, alors présidente du port autonome de Strasbourg : « Les dispositions de liberté de navigation et d’égalité de traitement prévues par l’Acte de Mannheim sont un patrimoine précieux, qui a inspiré la construction européenne. La Commission européenne a pensé, un temps, que l’autorité réglementaire sur la navigation du Rhin lui reviendrait. Mais la méthode de la CCNR pour la résolution des problèmes et l’élaboration de règlements a fait ses preuves »,
Une « Déclaration ». Le colloque s’était conclu sur l’adoption par les cinq pays d’une « Déclaration » pour tracer de nouveaux objectifs à la CCNR en vue d’améliorer la durabilité environnementale de la navigation intérieure en lui confiant l’établissement d’une feuille de route pour :
- réduire les émissions de gaz à effet de serre de 35 % d’ici 2035 par rapport à 2015,
- réduire les émissions polluantes d’au moins 35 % d’ici 2035 par rapport à 2015,
- autant que possible, mettre un terme aux émissions de gaz à effet de serre et d’autres polluants d’ici 2050.
La déclaration demandait aussi à la CCNR de « promouvoir le développement de la numérisation, de l’automatisation et d’autres technologies modernes afin de contribuer ainsi à la compétitivité, à la sécurité et au développement durable de la navigation intérieure (...) à accélérer l’intégration de la navigation intérieure dans les chaînes logistiques numériques et multimodales ».
La CCNR organise le 6 décembre 2023 à Strasbourg un colloque pour présenter un bilan des actions menées au cours des cinq écoulés, sur lequel NPI reviendra prochainement.