« Ferrero est un acteur majeur de l’épicerie sucrée avec des marques et des produits comme Nutella ou Kinder très connus des Français. C’est aussi une entreprise normande avec plus de 1000 salariés dans cette région. Nous sommes fiers de notre ancrage local et, à ce titre-là, nous souhaitons expérimenter et ouvrir des voies », explique Nicolas Rousseau responsable développement supply-chain.
Participer à l’événement B to B à Rouen de Logistique Seine Normandie « est l’occasion de fédérer les énergies et les projets autour de la multimodalité pour en accélérer le développement. En tant qu’acteur majeur et local, il est important de contribuer. La multimodalité est un défi majeur. Notre conception est qu’il est important que chacun apporte sa pierre à l’édifice pour pouvoir avancer dans cette démarche structurante qui nécessite la contribution d’acteurs extrêmement large », ajoute Nicolas Rousseau.
Ce responsable rappelle que le fonctionnement actuel repose majoritairement « sur le tout-routier par facilité et par commodité. A l’inverse, pour la multimodalité, tout est à construire et il est important de travailler à un alignement des acteurs pour la mettre en œuvre et en place. Il ne faut pas s’opposer les uns aux autres mais avancer tous ensemble pour structurer la filière multimodale ». Ce que favorise le format BtoB de l’événement et sa dimension locale.
« Le diable se cache dans les détails »
Ferrero France a démarré en juillet 2021 une expérimentation du fluvial à Rouen en partenariat avec son client Monoprix et son transporteur Stef qui est l’opérateur fédérant les différents intervenants à la solution.
Pour Nicolas Rousseau : « C’est extrêmement modeste avec un conteneur sous température dirigée par semaine. C’est un très riche apprentissage pour nous qui utilisions seulement le transport routier de marchandises. Nous avons énormément à apprendre avant d’envisager des flux plus significatifs ou de massifier. Vraiment, le diable se cache dans les détails ».
Mais les difficultés à lever ne freinent pas l’entreprise dans sa volonté de poursuivre l’expérimentation, annonce le responsable : « On s’aperçoit qu’il faut encore faire mûrir la solution, continuer à découvrir et à apprendre ».
Parmi les pistes, Ferrero entend communiquer sur cette expérimentation pour trouver d’autres acteurs susceptibles d’être intéressés par une participation car il y a aussi un enjeu de taille critique de la solution fluviale. Le flux peut monter en volume : il y a de la place disponible sur le bateau à côté du conteneur de Ferrero. « Pour nous, sur ce sujet, il n’y a pas de compétition, les flux peuvent être mutualisés avec d’autres ».
Depuis 2019 et jusqu’en 2022, cette entreprise est engagée dans la démarche « Fret 21 » avec l’objectif d’une réduction de 7 % de ses émissions carbone, qui va être atteint en fin d’année.
Cette démarche de réduction de l’empreinte carbone repose sur trois piliers : réduction des distances, optimisation de remplissage, diversifier les moyens de transport.
« Pour nous, il s’agit d’une démarche globale : il faut activer l’ensemble des leviers. Il ne faut pas non plus opposer les modes. Nous avons besoin de l’ensemble des moyens pour pouvoir arriver aux objectifs de réduction carbone à l’horizon 20230 », dit Nicolas Rousseau. Et il conclut : « Le temps long se travaille dès maintenant au niveau local par des expérimentations qui permettent l’apprentissage des solutions multimodales et afin de contribuer à les faire devenir matures, pour les industrialiser à moyen terme ».