En 2024, un convoi poussé tout neuf pour le lycée Les Catalins de Montélimar

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Le Magellaan, bateau-école du lycée les Catalins à Montélimar, datant de 1976, va être remplacé par un nouvel équipement à partir de 2024. 

La région Auvergne-Rhône-Alpes fait construire, pour le lycée Les Catalins de Montélimar, un convoi poussé, soit deux bateaux neufs, pour la formation aux métiers du transport fluvial de marchandises et de passagers. Il s’agit de remplacer le Magellaan, bateau-école actuel datant de 1976 et qui ne répond plus aux besoins actuels de formation au bac pro ni au CAP. 

Acquis par la région Rhône-Alpes en 2011 lors du lancement de la formation au CAP transport fluvial au lycée Les Catalins de Montélimar, le Magellaan est un automoteur de 103 m de long et 9,55 m de large, construit en 1976.

Pourquoi un nouvel équipement ?

Modifié plusieurs fois depuis sa construction, ce bateau-école, encore en service aujourd’hui, souffre de plusieurs faiblesses :

  • Il ne peut accueillir plus de douze élèves à bord simultanément et dispose de peu de locaux exploitables pour les activités pédagogiques, même si un atelier a été aménagé dans une des cales.
  • Les logements du marinier et du matelot étant utilisés comme locaux pédagogiques, l’hébergement mixte à bord est difficile, ce qui ne permet pas d’organiser sereinement des navigations durant plusieurs jours.

Un réaménagement du Magellaan a été jugé trop coûteux par la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui estime également les frais de maintenance et de fonctionnement du bateau-école trop élevés.

C’est pourquoi la décision a été prise de construire un nouveau bateau-école, ou plutôt deux bateaux pouvant être assemblés en convoi, ce qui permettra aux élèves d’apprendre à la fois la conduite d’un automoteur et la technique du poussage.

Former davantage d’élèves

Actuellement, la préparation au bac pro fluvial dispensée au lycée de Montélimar concerne 12 élèves dans chacune des trois années de formation, soit 36 élèves au total. Cet effectif est bridé par les capacités d’accueil du bateau-école Magellaan. Avec le nouvel équipement, les promotions pourront être plus importantes, avec un effectif passant à trois divisions de 18 élèves préparant le bac pro.

La préparation du CAP pourra être proposée pour douze élèves chaque année. Cette formation au CAP avait été désactivée en 2017 car le lancement de la formation bac pro depuis 2014 saturait la capacité d’accueil du Magellaan.

Des formations ponctuelles pourront aussi être mises en place : attestation passagers, radar, etc.

« L’idée est d’avoir non plus un seul grand bateau mais deux bateaux plus petits pouvant former un convoi poussé de taille suffisante pour bien former des élèves plus nombreux, avec un coût de fonctionnement plus faible », indique Florence Dubessy, vice-présidente de la région Auvergne-Rhône-Alpes en charge des lycées.

La région mise aussi sur une complémentarité avec d’autres formations en lien avec le tourisme : « Au-delà de la filière fluviale, il y a un lycée hôtelier à proximité de Montélimar, précise Florence Dubessy. On peut donc prévoir des formations pour les élèves de section hôtelière ou restauration à bord du bateau à passagers ». Et le potentiel peut être au rendez-vous avec le développement de la croisière fluviale sur le Rhône.

Quelles sont les caractéristiques des deux bateaux ?

Auvergne-Rhône-Alpes I est le nom du bateau pousseur. Il sera le bateau principal du convoi. Avec 51,7 m de long, 7,1 m de large et 1,4 m de tirant d’eau, il permet une navigation sur plusieurs jours grâce à des locaux pédagogiques, de restauration et d’hébergement. A l’arrière, il sera équipé d’une salle des machines classique, avec deux arbres d’hélice et deux moteurs diesel de 300 kW chacun. A l’avant, c’est un groupe diesel électrique qui alimentera le propulseur d’étrave.

Auvergne-Rhône-Alpes II, le bateau poussé, pourra aussi avoir sa propre autonomie de navigation, avec un groupe électrogène alimentant des packs de batteries pour le propulseur électrique orientable arrière ainsi que pour le propulseur d’étrave. Les batteries permettent trois heures de navigation à pleine puissance, avec la possibilité, ultérieurement, de remplacer le groupe diesel par une autre source d’alimentation électrique, comme une pile à combustible. Ce deuxième bateau est équipé d’une grue et d’une aire de chargement de fluides pour l’apprentissage du transport de marchandises, y compris matières dangereuses, alors que le premier, qui accueille les hébergements, est davantage tourné vers l’activité passagers.

Le coût total du projet, estimé à 9,3 millions d’euros, est pris en charge principalement par la région Auvergne-Rhône-Alpes à hauteur de 4,2 millions d’euros. Le fonds européen Feder participe pour 2,8 millions d’euros, la région PACA pour 407 000 euros, VNF et l’Ademe pour 308 000 euros.

Une construction en Belgique

Les deux bateaux devaient initialement être construits par le chantier naval Meuse & Sambre, auprès duquel le marché avait été passé en novembre 2021. C’est le repreneur de ce chantier, la société Batia Mosa Shipyard Monsin, qui procède à la construction sur son site d’Andenne, sur la Meuse entre Namur et Liège.

La livraison est annoncée pour 2024 afin que les formations puissent se dérouler à bord du bateau-école dès le premier trimestre de l’année scolaire 2024-2025. La région, lorsqu’elle disposera de son nouveau convoi, procédera alors à la mise en vente du Magellaan.

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