Lors de la première matinée des Assises du Port du futur, le 22 septembre 2021, Annick Girardin, ministre de la Mer est intervenue, (ré)-affirmant la volonté du Président de la République et du gouvernement « de porter une ambition forte pour le système portuaire français, pour une France maritime, pour redonner au pays son statut de puissance maritime à l’échelle internationale. Cette ambition, ce sont trois éléments : des marins, des navires, des ports. Et il y a l’hinterland, bien entendu. Le port est central dans la politique maritime française ».
Après avoir énuméré une série de données (70 ports de commerce, 6 GPM dans l’Hexagone, 4 dans les territoires ultramarins, « plusieurs façades et plusieurs mers », 180 000 emplois directs et indirects, 15 milliards d’euros de valeur ajoutée produite...), elle a assuré : « Depuis mon arrivée à la tête du ministère, ma volonté est de redonner une dynamique. L’écosystème portuaire est un secteur essentiel de notre activité économique, un instrument de souveraineté, un outil d’aménagement du territoire qui va façonner la France maritime ».
L’ambition de faire entrer davantage la mer dans les terres
Pour elle, le plan de relance français est « une opportunité pour le système portuaire national, pour changer d’approche et de regard ». Et il y a « urgence » notamment par rapport aux performances des pays voisins, Belgique et Pays-Bas.
La stratégie nationale portuaire annoncée en janvier 2021 par le Premier ministre au Havre pose quatre axes de travail : reconquête des parts de marché ou « positionner nos ports au cœur des chaines logistiques mondiales tant côté mer que côté terre», transition écologique, transition numérique (innovation et digitalisation), création de valeur ajoutée sur les territoires.
Pour l’aspect transition écologique, elle a indiqué que les 175 millions d’euros du plan de relance fléchés pour le « verdissement » des ports étaient « déjà consommés. Il y a toujours la possibilité de porter de nouveaux projets si nécessaire dans le cadre de ce plan de relance qui est en renégociation. Il devrait y avoir une possibilité de redistribution, certains secteurs n’ayant pas pu aller aussi vite qu’on voulait » pour dépenser les montants qui leur étaient alloués.
Selon la ministre : « Au final, l’ambition est de faire entrer davantage la mer dans les terres. C’est une dynamique qui est ainsi poussée avec le ministre des Transports. On doit réinvestir les modes massifiés, cela a été également dit, dans notre politique portuaire. Et la réussite de la stratégie nationale portuaire passe par la maîtrise du flux de marchandises, par le renforcement du développement de l’hinterland des ports. La part de trafic en provenance et à destination des ports qui emprunte les modes alternatifs à la route, le fer et le fluvial, est à développer, étant beaucoup trop faible ». Là aussi la comparaison avec les voisins belges et néerlandais montre qu’il y urgence, notamment en termes de part modale du rail et de la voie d’eau.
Pour elle, la clé de la réussite pour « faire de la France l’une des portes d’entrée de l’Union européenne » est de « jouer collectif. Il faut créer une dynamique globale, nationale, ce qui ne veut pas dire seulement pensé par l’Etat mais aussi avec les territoires ».
Selon elle, les ports peuvent certes se développer de manière individuelle mais cela ne suffira pas à accomplir l’ambition fixée.
L’axe Seine, c’est fait… Au tour de l’axe Lyon-Marseille
« Il faut donc penser port, axe sans oublier les façades, a continué la ministre. Ce sujet façade est sans doute plus prégnant dans les travaux que nous avons à faire sur l’axe Lyon-Marseille.
Nous avons un premier exemple de réalisation avec Haropa, une fusion des ports du Havre, de Rouen et de Paris, qui va dynamiser notre pays et positionne la capitale comme une capitale-monde. Paris est enfin ouvert sur la mer ».
Et la ministre a conclu : « Donc Haropa, c’est fait. Il faut immédiatement un nouveau défi, c’est ce qu’a annoncé le Président de la République lors de son déplacement à Marseille et qu’il a confirmé aux Assises de l’économie de la mer à Montpellier : le démarrage des travaux pour développer l’axe Lyon-Marseille qui doit être un axe du fluvial et du maritime.
C’est bien autour du grand port maritime et fluvial de Marseille que nous allons développer ce deuxième axe. Nous lançons les travaux maintenant. C’est la responsabilité du politique de décider qu’il n’y a plus de temps à perdre. Et il y a bien urgence aujourd’hui ».