Pour Karim Lalmas, délégué syndical Force ouvrière (FO) au Ports de Paris, la nomination de Catherine Rivoallon « est un choix révélateur de la volonté de constituer des ports entrepreneurs comme l’a indiqué le Premier ministre lors du Cimer ».
« Elle est issue du milieu économique, elle vient du monde des chargeurs, c’est une professionnelle du secteur de la logistique, rappelle Karim Lalmas. Avant de devenir présidente du conseil d’administration d’Haropa-Ports de Paris, elle a été cliente du port. Elle ne vient pas du sérail de l’administration ». Cette connaissance du secteur constitue un point positif notamment pour la construction du projet stratégique et le volet commercial.
Karim Lalmas ajoute que Catherine Rivoallon donne des cours de supply-chain : « Cela signifie qu’elle possède des capacités de pédagogie. Cela peut être intéressant et important pour toutes les discussions sur les aspects sociaux de l’établissement public portuaire unique. Le défi est d’ailleurs là aujourd’hui : entamer très vite les échanges sur le volet social de la fusion entre les 3 places portuaires. Les salariés de Ports de Paris ne doivent pas être oubliés ni traités comme une variable d’ajustement ».
« Le défi à relever est social désormais »
La nomination de Catherine Rivoallon comme préfiguratrice pourrait bénéficier donc d’un a priori plutôt favorable du côté de Paris sans pour autant lui donner un quitus quelconque. « Elle sait parler avec tout le monde, elle va au contact des salariés lors des événements. Lors des cérémonies des vœux, elle rappelle toujours qu’elle est là pour les salariés de l’entreprise. Il faut espérer que tout cela va servir dans le cadre des échanges sur le volet social et que ces vœux se traduisent en acte ».
Le délégué syndical Force ouvrière indique qu’un rendez-vous a été monté auprès de la préfiguratrice pour engager le dialogue et présenter des propositions. « Nous voulons être une force de proposition pour la formation du futur établissement avec l’objectif de préserver le plus que possible les salariés, les droits sociaux existants acquis. Le défi à relever est social désormais ».
Concernant le comité de préfiguration, Karim Lalmas estime : « Il donne des gages surtout aux deux autres ports et, mis à part la préfiguratrice, le comité est très normand… ce qui peut inquiéter quant aux réelles marges de manœuvre de Catherine Rivoallon ».
« J’ai été bluffé »
Président de l’Umep France depuis le 6 février 2019, Michel Segain a réagi positivement sur son compte Facebook à la nomination par le Premier ministre de la préfiguratrice Catherine Rivoallon pour conduire la mission sur la fusion des trois ports de l’Axe Seine : « C’est une excellente décision. C’est une personne venant du privé connaissant déjà les ports de l’axe Seine. J’ai été bluffé car enfin l’Etat reconnaît le savoir-faire du privé et ne nomme pas un haut fonctionnaire à ce poste. Nous continuons de penser qu’une task force axe Seine doit être constituée avec l’Etat, les régions, le privé et les syndicats ». Il nuance : « Toutefois, ne nous emballons pas : le plus dur reste à faire. La reconnaissance des Unions maritimes et portuaires comme celle des communautés doit être clairement établie dans la gouvernance des GPM par un vote décisionnaire. C’est pourquoi nous allons continuer nos actions auprès du ministère. Enfin, une politique maritime et portuaire se dessine pour le pays et nous ne pouvons que nous en réjouir ».
