Les transports constituent le premier budget des régions, représentant un quart des dépenses.
Décarboner les transports
Les différents partis politiques ont répondu au questionnaire, toutes les régions sont représentées sauf la région Centre.
Les réponses ne montrent pas spécialement d’analyses des effets de la pandémie sur les transports et ne proposent pas véritablement de réflexions sur les mesures de soutien budgétaire à prendre dans les prochains mois. Pour TDIE, c’est probablement lié à l’absence de données précises à ce jour sur les conséquences sociales et économiques de la crise, qui font justement l’objet d’un rapport demandé par le ministre des transports à Philippe Duron. Ce rapport pourrait être présenté au plus tard d’ici la mi-juillet 2021.
Selon Dominique Auverlot, du conseil scientifique de TDIE : « La décarbonation des transports est présente mais apparaît au travers d’autres thèmes comme le ferroviaire, le vélo, la logistique ». Parmi les projets des candidats : le développement de bornes de recharge, décarboner les transports collectifs et le ferroviaire avec, par exemple, des trains à l’hydrogène. Le ferroviaire et le vélo font l’unanimité. « Le thème de l’insécurité dans les transports apparaît important ».
Sous-utilisation du fluvial
Concernant le fret et la logistique sur lesquels les régions n’ont pas de compétence explicite : « Ils ne constituent pas un sujet prioritaire, néanmoins, les réponses exprimées montrent un réel souci et une volonté de développement en insistant sur les ports et le fluvial. Il y a un intérêt explicite pour accompagner les ports et la relance du fret ferroviaire. Un lien est fait entre les ports et les transports massifiés », indique Dominique Auverlot.
C’est d’abord dans les régions maritimes que les candidats accordent de l’intérêt aux dynamiques portuaires et considèrent qu’il s’agit bien d’une question à laquelle la région doit contribuer activement.
Pierre Van Cornewal, délégué général de TDIE, a ajouté : « Quand le fluvial est abordé, c’est souvent pour souligner la sous-utilisation de ce mode pour le transport de marchandises, la faiblesse de la valorisation des infrastructures des voies navigables. Quand le fret et la logistique sont présents dans les réponses, il y a beaucoup d’intentions et d’orientations pour développer le ferroviaire et le fluvial pour du fret massifié ».
Les modalités de contribution au niveau régionales ne sont pas toujours explicites dans les réponses et sont principalement formulées par un soutien aux mesures d’incitation à la massification des flux ou une contribution à des mesures d’accompagnement.
Seine-Nord n’est pas remis en cause
Les grands projets d’infrastructure sont évoqués mais il s’agit de ceux qui sont prévus, les candidats n’en proposent pas de nouveaux d’ampleur.
Parmi les réponses des candidats de la région Hauts-de-France, le projet de canal Seine-Nord-Europe ne suscite pas de clivage et n’est pas remis en cause ni par Karima Delli (EELV, PS, PC, LFI) ni par Sébastien Chenu (RN).
En Auvergne-Rhône-Alpes, le projet Lyon-Turin suscite une opposition claire de la candidate EELV.
En Nouvelle Aquitaine et en Occitanie, le projet de LGV Bordeaux-Toulouse suscite un soutien des candidats sortants, et une remise en cause notamment par les candidats EELV qui préfèrent que le budget de la région contribue à l’amélioration des transports du quotidien.
En Ile-de-France, si le Grand Paris Express n’est pas fondamentalement remis en cause dans sa globalité, quelques-uns de ses éléments font l’objet d’un débat (lignes 17 et 18). Dans cette même région, le fret et la logistique sont « peu abordés, avec des généralités et sans indication précise », a relevé Caroline Daude, du conseil scientifique de TDIE. Selon les réponses des candidats de cette région, les priorités sont : les transports du quotidien et collectifs, améliorer l’offre actuelle, développer le vélo et tout l’écosystème autour, la lutte contre l’insécurité, la tarification.
En Normandie, la nécessité d’améliorer l’infrastructure ferroviaire qui supporte les liaisons avec l’Ile-de-France fait consensus, mais appelle un débat sur le partage des investissements avec l’autre région concernée.