L’industriel ElectroSteel reçoit ces jours-ci de premiers conteneurs par la voie fluviale au port d’Arles depuis Marseille-Fos, concrétisation d’une stratégie d’adaptation de ses moyens de transport et de sa logistique en vue de limiter ses émissions de CO2. La manutention/réception de conteneurs est aussi une première pour le port d’Arles.
L’industriel ElectroSteel, producteur de système de canalisations et de raccords en fonte ductile pour l’adduction d’eau potable, l’irrigation et l’assainissement, vient de concrétiser sa volonté d’utiliser le transport fluvial pour acheminer des conteneurs jusqu’à sa plate-forme située à 300 mètres du port d’Arles depuis Marseille-Fos. Les conteneurs sont arrivés par la voie maritime au port phocéen depuis l’Inde, le groupe ElectroSteel ayant été fondé dans ce pays en 1955.A Arles, l’arrivée des 104 premiers conteneurs a été faite le 30 mars et va s’étaler jusqu’au 13 avril 2022 pour un total de 416 « boîtes » transportées depuis Marseille-Fos sur des automoteurs. MSC et Greenmodal sont les opérateurs pour le transport maritime, le transbordement des marchandises au GPM Marseille et pour le transport fluvial jusqu’à Arles.Le port d’Arles a trouvé une solution pour décharger les conteneurs, une première, pour ce site dédié aux activités « vracs » mais aussi adapté aux charges lourdes.« Le Port d’Arles a tout mis en œuvre pour accueillir et décharger en sécurité les 416 conteneurs dans les 15 jours. Il montre aujourd’hui sa capacité et ses compétences pour accueillir des marchandises de plus de 28 tonnes par conteneurs », souligne d’ailleurs l’industriel.
Conteneurs vides pour le flux retour
Cette utilisation du transport fluvial pour les lots de plus de 50 conteneurs d’ElectroSteel s’inscrit dans la stratégie (projet « F2TDE » pour Fonderie française de tuyaux décarbonés ElectroSteel) de cet industriel, implanté depuis 2001 à Arles, qui veut adapter ses moyens de transports, sa logistique, sa production aux impératifs environnementaux de diminution des émissions de CO2. Selon les calculs d’ElectroSteel, « en 4 heures, sur la distance de 47 km entre Fos et Arles, le transport fluvial des 416 conteneurs sur 4 barges permet une économie de 5 200 litres de carburant en comparaison avec un transport par camions. Les émissions de CO2 sont divisées par 7,2 et les consommations en carburant divisées par 4,6. C’est 37 600 km de trajets routiers remplacés par 4 barges ».Le flux retour entre Arles et Fos est annoncé avec des conteneurs vides.
Un engagement global d’un industriel
Plus globalement, c’est à une déclaration d’engagement en faveur du report modal vers le fluvial et la relance des ports intérieurs le long du Rhône qu’a effectué à cette occasion ElectroSteel.Pour son directeur général délégué France et Europe Cyrille Hahang : « Si l’on met en perspective les 4 h que représente le transport entre le port de Fos-sur-Mer et celui d’Arles et le bilan carbone final, le développement du transport par voie fluviale pour des entreprises comme la nôtre ayant une activité de transport importante sur le territoire et à l’exportation est judicieux pour diminuer l’empreinte carbone de toute activité économique sur l’environnement ». L’industriel indique « sa volonté de contribuer au développement et à l’attractivité de son territoire qui passe également par la redynamisation du port fluvial d’Arles qui se trouve à quelques 300 mètres de sa plateforme logistique et de son unité industrielle de 35 000 m2 ».Il souhaite « aux côtés de la CCI Pays d’Arles et de la Ville d’Arles ouvrir la voie pour redynamiser le transport fluvial dans le département des Bouches-du-Rhône ».Il estime que « l’apport de la compétence « gestion de conteneurs » au port fluvial d’Arles permet une articulation idéale avec le port de Fos-sur-Mer. C’est une dynamique économique à deux sens : vers l’intérieur des territoires et aussi vers le commerce international en acheminant les marchandises des territoires vers les ports maritimes, vers tous les pays de la mer Méditerranée et vers le continent Africain limitrophe ».ElectroSteel produit actuellement majoritairement en Inde mais porte un projet d’installation d’un site de production de ses canalisations et raccords au niveau local dans le Sud de la France, en plus de ses activités actuelles de conception et de commercialisation.Ce projet a été sélectionné dans le cadre du plan de relance du gouvernement français mais attend encore une décision finale. Le montant du projet atteint 40 millions d’euros et créerait 200 emplois. Actuellement, le site arlésien emploie 45 salariés et la division France d’ElectroSteel a réalisé un chiffre d’affaires de 68 millions d’euros en 2021.Le port d’Arles est un équipement de la CCI Pays d’Arles, titulaire d’un sous-contrat de concession de la Compagnie nationale du Rhône (CNR). En 2021, plus de 550 000 tonnes de marchandise y ont été traitées.