Précisions sur les ambitions à Marseille-Fos mais aussi en Bourgogne de la holding Finayx qui contrôle Modalis, fondée il y a 20 ans, Delta Rail, créée en 2019, et, une nouvelle et récente entité, Tonkin Terminal Multimodal (TTM), autour du combiné rail-route et des liaisons ferroviaires.
A Tonkin, dans les bassins ouest du port de Marseille, non loin des terminaux méthaniers d’Elengy, à proximité d’Air Liquide et d’Ikea à Fos, une installation terminale embranchée (ITE) abandonnée va non seulement être réhabilitée mais va donner lieu à la création sur 22 ha d’un chantier combiné rail-route d’où partiront de nouveaux services ferroviaires de Delta Rail. Sur le site deux trains de 850 mètres pourront être composés et une aire de services, vouée la réparation des conteneurs, sera aménagée. L’objectif étant de traiter un flux annuel de 50 000 unités de transport intermodales (UTI).À la manœuvre de ce projet, Bernard Mei, à la tête de la holding Finayx qui contrôle Modalis, fondée il y a 20 ans, Delta Rail, créée en 2019, et Tonkin Terminal Multimodal (TTM). Cette dernière entité sera l’outil contribuant à asseoir le développement des deux autres sociétés. Les travaux d’aménagement de la plate-forme débuteront fin 2022 pour s’achever deux ans plus tard au terme d’un investissement de 18 millions d’euros. Entre 6 et 8 nouveaux services combinés seront opérés dès la mise en service de la plate-forme en 2024.Le projet associe des partenaires au premier rang desquels la Banque des Territoires et BPIFrance. L’énergéticien, via sa filiale Elengy, gestionnaire des terminaux gaziers, semble également partie prenante au dossier dans le but d’expédier du GNL par le rail. De nouveaux services seront lancés à destination de l’Est, de l’Ouest de la France, de la région parisienne mais aussi vers la Belgique et l’Allemagne.
Accélérer le report modal
Cet ambitieux projet est en ligne avec la stratégie du port de Marseille Fos d’accélérer le report modal et avec l’ambition de « décarboner » la chaîne globale d’approvisionnement. Il s’inscrit également dans une logique d’axe Méditerranée-Rhône-Saône qui a débuté avec des prises de participations du GPMM dans les ports fluviaux.Aujourd’hui, Modalis mise sur le hub de Bourgogne en annonçant une hausse de sa participation au capital de la société Bourgogne Franche Comté Multimodal (Pagny). « L’objectif consiste à passer de 7 à 20 % en 2022 », annonce Bernard Mei qui n’exclut pas, à terme, de proposer du transport fluvial.Delta Rail accélère en 2022 avec l’ouverture, mi-juin, d’une navette entre Chalon-sur-Saône et Worms, dans la Ruhr, notamment pour le compte d’un industriel de l’agroalimentaire. La fréquence sera de trois rotations hebdomadaires avec une capacité de 12 caisses mobiles et de 34 remorques type « P400 ». Au deuxième semestre, la navette Fos-Chalon-Lyon passera à trois aller-retour par semaine et le service Chalon-Le Havre passera à deux rotations.Modalis a par ailleurs a décroché un contrat de 12 ans (jusqu’en 2032) dans la fourniture et l’entretien de 110 wagons 60’ et 400 conteneurs de 20’ pour le transport des déchets métropolitains d’Aix-Marseille. Un service fret bi-quotidien entre Marseille et l’incinérateur de Fos. « Chaque wagon est couvert par un certificat ECM. Nous avons une équipe dédiée de trois personnes qui travaille 7/7 et vérifie les wagons et assure la maintenance », explique Bernard Mei qui annonce un investissement de 120 millions d’euros dans l’achat d’un parc de 1000 wagons dont la livraison s’échelonne entre 2018 et 2024.La croissance de Modalis, portée par la nécessité de réduire l’empreinte carbone, répond à la pénurie de conducteurs routiers et offre une alternative aux transporteurs affectés par la flambée du prix des carburants. En 2021, le groupe Modalis a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 35 millions d’euros.