L’European Barge Union (EBU) et le Clecat ont réagi à la nouvelle proposition de la Commission européenne de révision de la directive sur le transport combiné. Le combiné rail-route et fleuve-route sont des solutions concrètes de report modal et de décarbonation des transports.
L’European barge union (EBU ou UENF, en français, pour Union européenne pour la navigation fluviale) a commenté plutôt positivement la nouvelle proposition de la Commission européenne de révision de la directive sur le transport combiné.
L’association repésentative « salue » plus particulièrement deux points :
- « la nouvelle approche de la Commission qui vise à recentrer le soutien sur des opérations réduisant d'au moins 40% les externalités négatives par rapport aux opérations uniquement routières ».
- « l'objectif de compétitivité fixé aux États membres pour réduire d'au moins 10% le coût moyen de porte à porte des opérations de transport combiné sur une période de sept ans », une avancée que l’EBU est considère comme « primordial pour accélérer les efforts de report modal ».
Réaliser enfin le report modal
Pour la secrétaire générale de l’EBU, Theresia Hacksteiner : « La Commission a reconnu les lacunes de la directive actuelle qui est un texte privilégiant le transport combiné rail-route et ne contribue donc pas à développer le combiné fleuve-route ». Sans oublier que cette directive a déjà connu deux tentatives infructueuses d’amendement, elle appelle les co-législateurs « à soutenir la nouvelle version pour que le report modal se réalise enfin ».
Le Clecat, l’association des transitaires et commissionnaires de transport, a également réagi.
Nicolette van der Jagt, directrice générale, souligne elle aussi le bénéfice que peut avoir le nouveau texte pour concrétiser le report modal : « Réaliser les ambitions européennes en matière de transfert modal ne sera réaliste que si les bonnes conditions-cadres pour le mettre en oeuvre sont elles-mêmes en place. Même si nous devons encore examiner la proposition plus en détail, il semble qu'elle constitue un bon point de départ pour encourager l'utilisation du transport combiné. Cela est vital pour le transfert des trafics de longue distance de la route vers les transport ferroviaire, fluvial et maritime à courte distance ».
Cette association constate comme points positifs :
- Une clarification de la définition d'une opération de transport combiné, en indiquant clairement que le transport routier peut être utilisé à la fois dans le premier et le dernier tronçon, et en supprimant la notion de station de chargement/déchargement appropriée la plus proche. Cette nouvelle définition remplacerait avantageusement l’actuelle « devenue obsolète et qui crée des obstacles au fonctionnement efficace du transport combiné ».
- L’extension du champ d'application de la directive à toutes les opérations intermodales dans l'UE, englobant ainsi les opérations de transport transfrontalières et nationales.
- Une application aux conteneurs vides utilisés pour une opération de transport combiné, qui sont couverts par le contrat de transport de l'opération.
Un long processus pour aboutir éventuellement à un accord sur le texte
« La proposition comprend un ensemble de nouvelles mesures de soutien au transport combiné, relève le Clecat qui ajoute : compte tenu du coût plus élevé des opérations de transport combiné par rapport au seul transport routier, la mise en place d’incitations appropriées, notamment financières, est un facteur clé ».
Concernant la volonté de la Commission européenne de « réduire d'au moins 10% le coût moyen de porte à porte des opérations de transport combiné sur une période de sept ans », l’association des transitaires et commissionnaires de transport estime cette proposition « intéressante mais pas suffisamment ambitieuse ». Elle fait part d’une certaine réserve également par rapport à toutes les solutions numériques proposées, jugeant qu’elles seront « longues à se mettre en place et n’ont pas de caractère obligatoire pour les opérateurs économiques ».
Le Clecat conclut en appelant à la patience car il va sans doute falloir beaucoup de temps pour parvenir à un accord, éventuellement, sur la proposition entre les co-législateurs (Commission, Parlement, Conseil)… rappelant que les élections européennes pour renouveler les députés sont prévues les 8 et 9 juin 2024. Il y a peu de chance que le parcours législatif du texte soit bouclé avant cette échéance.