Augmenter la part des transports ferroviaire et fluvial
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Publié le : Par : clotilde martinLecture : 4 min.
« Les candidats à l’élection présidentielle constatent tous la nécessité d’accentuer l’effort d’entretien et de régénération/modernisation des réseaux » (photo VNF/IJ Marie/travaux sur le canal du Nord).
TDIE a présenté les réponses des candidats à l’élection présidentielle à son questionnaire sur la politique de transport (fret et voyageur), la logistique, les ports dans une synthèse présentant « des points de convergence et de distinction entre les différentes propositions ». Parmi les points communs, « pour tous les candidats, l’effort doit être concentré sur l’augmentation de la part des transports ferroviaire et fluvial ».
A son questionnaire sur la politique de transport, envoyé aux 12 candidats à l’élection présidentielle des 10 et 24 avril 2022, TDIE a reçu 7 réponses. En introduction du questionnaire, un dossier présente les grands enjeux de la filière. L’objectif est de recueillir les analyses et propositions des candidats sur les transports. TDIE réalise « ce travail d’interpellation des candidats » depuis 2002.Ont donc répondu en 2022 les équipes de Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Anne Hidalgo (Parti socialiste), Yannick Jadot, (Europe écologie les Verts), Marine Le Pen (Rassemblement national), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), Valérie Pécresse (Les Républicains), Fabien Roussel (Parti communiste français). Il manque à l’appel les réponses des équipes de Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste), d’Emmanuel Macron (La République en marche), de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), d’Eric Zemmour (Reconquête), de Jean Lasalle (Résistons).Les documents ont été envoyés en février, « la plupart des réponses a été reçue à partir du 16 mars », ont indiqué Philippe Duron et Louis Nègre, coprésidents de TDIE, Dominique Auverlot et Caroline Daude, membres du conseil scientifique, lors d’une conférence de presse le 24 mars. TDIE a élaboré une synthèse « des points de convergence et de distinction entre les différentes propositions » dont voici quelques points à retenir sur le fluvial, les ports, le ferroviaire, la logistique urbaine.
Développer le fret fluvial
Cette synthèse indique : « Pour le fret et la logistique, les candidats souscrivent globalement à une meilleure utilisation et un renforcement de l’entretien des infrastructures ferroviaires et fluviales avec notamment un appui à la perspective du développement du fret ferroviaire et fluvial. Le développement des offres de services et de l’industrie de la construction (wagons, bateaux) en France doit accompagner l’effort de verdissement engagé par le transport routier de marchandises ».Les candidats « constatent tous la nécessité d’accentuer l’effort d’entretien et de régénération/modernisation des réseaux, et si certains affichent une priorité au ferroviaire (Jadot, Mélenchon, Roussel), voire au vélo (Jadot, Roussel), ils intègrent les différents modes de transport à cette ambition ».Concernant la voie d’eau : « Les candidats constatent tous l’intérêt d’une politique de soutien au développement du fret fluvial, dont ils notent qu’il convient particulièrement à certains types de trafics. Les principaux leviers évoqués sont la modernisation des infrastructures fluviales existantes, le développement de plates-formes multimodales, et la relance de la construction fluviale en France. L’effort de modernisation du réseau fluvial, y compris le réseau Freycinet, est régulièrement cité en lien avec la nécessité de renforcer la desserte des hinterlands portuaires. La nécessité d’initier et soutenir la transition énergétique de la motorisation de la flotte fait l’unanimité ». Les ports, des leviers de la décarbonationLa question portuaire est abordée globalement avec plusieurs éléments convergents, indique la synthèse : « La notion de compétitivité souvent définie dans lacomparaison et la concurrence avec les ports du Nord de l’Europe, le défi de la décarbonation des activités et des modes de desserte territoriale, et la nécessité de renforcer les équipements soit d’intermodalité soit simplement de réseau (plan d’investissement, modernisation des réseaux ferré et fluvial). Le développement de l’hinterland des grands ports maritimes est cité soit directement (Hidalgo, Mélenchon, Pécresse), soit indirectement par le développement de clusters industriels bord à voie d’eau (Le Pen, Pécresse), ou de quais industriels (Hidalgo, Jadot, Mélenchon, Pécresse). La politique portuaire est considérée comme un levier de la décarbonation des chaines logistiques, les ports trouvant ainsi une responsabilité dans l’impulsion du report modal notamment – certains candidats proposent des outils contractuels entre l’Etat et les ports (Pécresse, Hidalgo). Certains candidats relèvent la question de la politique foncière, considérée comme un levier significatif de la décarbonation (Hidalgo, Pécresse) ». Le document synthétique ajoute : « La route, le transport routier de marchandise sont limités à une portion congrue dans les discours, et toujours sous un objectif de réduction de leur part modale ou du moins de leur décarbonation : pour tous les candidats, l’effort doit être concentré sur l’augmentation de la part des transports ferroviaire et fluvial ».La logistique urbaine « n’apparaît pas comme un défi de politique publique nationale à tous les candidats. Cependant, ils sont plusieurs à noter la nécessité d’assurer un cadre collectif à la définition de zones logistiques, avec pour principal défi de rapprocher les entrepôts des consommateurs. S’ils ne le disent pas forcément explicitement, les candidats relèvent la difficulté d’entrer dans ce chapitre d’une politique nationale alors que les questions posées par la logistique urbaine sont sous la prérogative des collectivités territoriales, et notamment celles du bloc communal ».
Remédier à la baisse du fret ferroviaire
Les candidats constatent « presque tous explicitement que la part modale du fret ferroviaire n’a cessé de baisser depuis plusieurs dizaines d’années. Ils émettent le souhait de remédier à cette baisse, et convergent sur l’idée que le développement du fret ferroviaire sera impossible sans une modernisation substantielle du réseau (CCR, contournements fret des grandes agglomération, régénération), l’intermodalité avec les autres modes – plates-formes multimodales et transport combiné (Jadot, Le Pen, Mélenchon, Pécresse et Roussel) – voire le développement d’Installations terminales embranchées (ITE) (Pécresse, Mélenchon) mais tous n’affichent pas le même volontarisme. Hidalgo propose de doubler la part du ferroviaire d’ici à 2030, Jadot soutient les mesures présentées dans la dernière stratégie pour le développement du fret ferroviaire, Pécresse est prudente, remettant la définition d’objectifs à la discussion avec les chargeurs. Roussel et Mélenchon regrettent l’ouverture à la concurrence, Mélenchon annonce la « renationalisation du fret ferroviaire ». La notion de périmètre de pertinence pour le fret ferroviaire (Hidalgo, Jadot, Mélenchon) accompagne le constat que le TRM reste un moyen de transport incontournable. Pécresse et Hidalgo intègrent à leur analyse des défis de l’augmentation de la part modale du fret ferroviaire la double contrainte d’une part de la réservation de sillons pour les circulations voyageurs, et d’autre part de plages travaux. Jadot et Roussel estiment nécessaire d’investir dans du matériel roulant moderne. Jadot et Le Pen proposent de soutenir le développement des opérateurs ferroviaires de proximité, Roussel et Mélenchon proposent de remettre en place ou soutenir l’activité wagon isolé ». On peut encore lire dans la synthèse que « Seine-Nord suscite du scepticisme chez Jadot. Lyon-Turin suscite du scepticisme chez Jadot et Le Pen ».L’intégralité des réponses est à lire sur le site de TDIE (https://tdie.eu/).
