Une souscription a été lancée par la filière fluviale française pour participer au financement d’un nouveau bateau-école pour le CFANI. Le montant de l’investissement nécessaire est évalué à 5,5 millions d’euros. La participation des acteurs et entreprises de la filière est attendue à hauteur de 10 % de ce total, 90 % « devant être amené par des subventions sollicitées auprès de l’Etat et des collectivités régionales », précisent l'ANFPPB et E2F.
Un appel à souscription a été lancé (voir en ligne https://entreprises-fluviales.fr/wp-content/uploads/2022/06/Formulaire-souscription.pdf ) par la filière fluviale française pour participer au financement d’un nouveau bateau-école pour le centre de formation des apprentis de la navigation intérieure (CFANI), basé en Ile-de-France.Ce nouveau bateau-école constitue « un outil pédagogique indispensable aux formations de conduite, de matelotage et de services en même temps que vecteur et porteur d’attractivité pour la profession dans toutes ses composantes », dit la lettre signée par Jean-François Dalaise, président de l’ANFPPB (association nationale pour la formation et la promotion professionnelle dans la batellerie) et Didier Léandri, président délégué général d’Entreprises fluviales de France (E2F).
Moderniser les outils de formation
Cet appel s’inscrit ainsi dans le contexte de « tensions vives qui pèsent actuellement sur l’emploi de la filière fluviale, fret et tourisme, tensions qui sont appelées à durer et apparaissent comme l’un des enjeux majeurs à surmonter ». Il constitue une réponse à la nécessité d’une « « mise sur le marché » de jeunes candidats formés et opérationnels ». Ce que ne permet plus l’actuel bateau-école utilisé par le CFANI pour la formation des apprentis et des adultes. Le convoi-école est constitué par un micro-pousseur, construit en 1962, acheté d’occasion en 1980, et par une barge construite en 1956 en location.Pour l’ANFPPB, l’organisme gestionnaire au niveau de la branche du CFANI mais aussi de l’institut Fluvia, « ces unités sont aujourd’hui vieillissantes et ne répondent plus que partiellement aux besoins de la formation. De plus, les changements de règlementation successifs et les règles de construction et d’équipement des bateaux qui en découlent, rendent le maintien en condition opérationnelle de ces unités de plus en plus difficile et coûteux. D’autre part, l’équipement actuel ne permet pas d’assurer certains types de formations pratiques sur le terrain (formation au transport de matières dangereuses, aux spécificités du transport de personnes, mais aussi formation spécifique des personnels hôtelier des bateaux à passagers) ».D’autre part, ces unités ne répondent plus aux impératifs de la transition énergétique et du « verdissement » des flottes. La volonté est donc aussi d’avoir à disposition un nouveau bateau-école capable « d’évoluer vers un mode de propulsion non émetteur de gaz à effet de serre, en fonction des technologies émergentes. En l’absence d’une technologie aujourd’hui aboutie, fiable et sûre, le projet se devra d’être évolutif. Conçu au départ sur le modèle d’une propulsion hybride, il devra être capable d’adopter une technologie décarbonée », précise l’ANFPPB.
Des spécifications précises
Parmi les autres spécifications, le convoi sera composé d’un automoteur pousseur et d’une barge automotrice, d’une longueur de 100 m et d’une largeur de 8 m. Tous les autres détails sont disponibles sur le site d’E2F (https://entreprises-fluviales.fr/wp-content/uploads/2022/06/Projet-bateau-ecole-axe-Seine.pdf). La durée d’utilisation est prévue pour une trentaine d’année. A horizon de 2030, le taux d’utilisation estimé du nouveau bateau-école est de 15 000 heures par apprenants par an.Il sera non seulement utilisé pour les besoins de formation du CFANI et de l’institut Fluvia mais aussi ceux du CNAM Normandie et son institut de formation fluviale (ISNI), basé à Elbeuf, « qui travaille de plus en plus avec les autres organismes », selon l’ANFPPB. L’ISNI étant « équipé de deux bateaux qui ne répondent plus aux besoins actuels en matière de formation ».Le nouveau convoi « devra être en capacité d’opérer sur la totalité de l’axe Seine, en fonction des besoins et constituera une vitrine de l’ambition fluviale toute entière au-delà même de la question de l’ingénierie de formation ».Le montant de l’investissement nécessaire est évalué à 5,5 millions d’euros. La participation des acteurs et entreprises de la filière est attendue à hauteur de 10 % de ce total, 90 % « devant être amené par des subventions sollicitées auprès de l’Etat et des collectivités régionales » par l’ANFPPB et E2F.