Usine d’hydrogène renouvelable en vue à Rotterdam

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Une étude a été lancée pour la mise en place au port de Rotterdam d’une unité industrielle de fabrication d’hydrogène par électrolyse de l’eau, en ayant recours à de l’électricité solaire.

Pour la seconde année consécutive, les émissions de CO2 du port de Rotterdam ont diminué, ce qui conduit à une baisse de 4,2 Mt de CO2 (-13,6 %) en deux ans. C’est principalement la fermeture de plusieurs usines utilisant du charbon qui est à l’origine de cette moindre émission de dioxyde de carbone. Le secteur de la raffinerie, malgré la diminution de ses émissions, est devenu avec 8,5 Mt le principal émetteur de CO2 du port. Les autres filières ont stabilisé leurs émissions, à l’exclusion de l’utilisation du gaz, qui progresse dans l’industrie comme dans la production électrique.

Le port de Rotterdam concentre à lui seul environ un cinquième des émissions de CO2 des Pays-Bas mais s’est engagé sur la voie de la transition carbone. Avec le pétrolier BP et le chimiste Nouryon, le port lance une étude sur la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau. La désulfurisation des hydrocarbures, réalisée sur la raffinerie BP installée sur le port, utilise en effet de l’hydrogène produit à partir… d’hydrocarbures. L’utilisation, pour cette opération, d’hydrogène obtenu par électrolyse de l’eau grâce à une électricité renouvelable permettrait, selon le pétrolier, une réduction de 350 000 t par an des émissions de CO2.

Créer une filière hydrogène

L’accord, dévoilé fin avril 2019 par le port de Rotterdam, porte sur une étude de faisabilité pour la construction d’une installation produisant chaque année 45 000 t d’hydrogène, ce qui en ferait la plus importante d’Europe si un tel investissement était mené à bien. La décision n’est pas attendue avant 2022. L’usine serait exploitée par Nouryon. Le port de Rotterdam, de son côté, ne se contenterait pas de faciliter l’installation de ce nouvel équipement industriel, mais entend promouvoir la formation d’une véritable filière hydrogène comme l’explique Allard Castelein, PDG du port : « Le développement d’électrolyseurs de grande capacité, connectés à des champs éoliens en mer, est essentiel pour faire des progrès substantiels vers un nouveau système énergétique et atteindre nos objectifs climatiques. Cet électrolyseur de 250 MW est la preuve incontestable que Rotterdam peut jouer un rôle de premier plan dans la transition énergétique, ce qui constitue un facteur de différenciation pour l’industrie portuaire. »

Stockage de CO2 sous la mer du Nord

À la réduction des émissions de CO2, le port de Rotterdam ajoute le stockage de ce gaz à effet de serre, avec un gigantesque projet lancé en 2017, qui consiste à capturer et expédier, via un réseau de pipeline, le CO2 vers d’anciens gisements offshore de gaz naturel dont l’exploitation a cessé. Le principal port de la mer du Nord, qui lancé son projet Porthos (Port of Rotterdam transport hub and offshore storage) avec les gaziers Gasunie et EBN, a été rejoint début mai 2019 par son voisin Anvers et par North Sea Ports, entité transfrontalière qui réunit les ports néerlandais de Flessingue et Terneuzen. Les premiers pipelines, qui partiront du port de Rotterdam vers le large, permettront chaque année à partir de 2026 le stockage offshore de 5 à 10 Mt de CO2 sous la mer du Nord.

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