« Nous avons participé à la consultation sur le projet d’évolution du corridor mer du Nord-Méditerranée, rappelle Philippe Deiss, directeur général de Ports Normands Associés (PNA). Puis le 1 er août, sort la proposition de la Commission européenne qui n’a fait aucun retour ni questionnement sur les observations que nous avons présentées ». Philippe Deiss rappelle la mobilisation et les réactions des présidents des Régions Normandie, Bretagne, Hauts de France, de la ministre française des Transports. Puis il y a eu la réponse de la commissaire européenne Violetta Bulc. « Elle dit que la proposition ne change rien pour Calais et Dunkerque et que pour les autres ports ne peuvent pas rentrer dans le corridor car ils n’appartiennent pas au réseau central, explique Philippe Deiss. En réalité, Calais et Dunkerque ont perdu car ils n’appartiennent plus au corridor même s’ils restent des ports du réseau central ».
Deux lignes vers l’Irlande au départ de Cherbourg
En Normandie, le port de Cherbourg est relié à l’Irlande. « Il y a deux lignes opérées par Stena Lines et Irish Ferries. Elles desservent Rosslare et Dublin. C’est près d’un navire par jour en moyenne. Ce sont 33 000 poids lourds et près de 240 0000 passagers par an », précise Philippe Deiss.
Pour lui, mettre en place une nouvelle desserte de l’Irlande par des liaisons maritimes uniquement entre l’Irlande et le Benelux constitue « un non-sens ». C’est considéré seulement la situation d’aujourd’hui, c’est ne pas tenir compte des besoins d’échanges dans le contexte du Brexit ni des évolutions à venir. PNA vient de répondre à la consultation en cours jusqu’au 26 septembre au niveau européen sur le projet de règlement. L’Union des Ports Français (UPF) s’est rapprochée de l’association des ports irlandais qui souhaitent eux aussi que les ports français restent dans le dispositif européen pour desservir l’Irlande. « Participer à la consultation, c’est la première étape, indique Philippe Deiss. Si rien n’est obtenu, si nous ne sommes pas intégrés, si le texte ne change pas, l’étape suivante pour laquelle il faudra se mobiliser, c’est la révision complète de la classification des ports et du corridor avec une échéance en 2023. La commissaire européenne en parle d’ailleurs dans sa réponse ». Et dans ce contexte, Philippe Deiss conclut : « La force de PNA est d’être un cluster de ports dont le trafic total atteint 6,5 Mt par an, ce qui nous rend maintenant visible sur la scène européenne ».