Dans le Nord de la France, l’activité fluviale de CFT repose sur les conteneurs avec Nord Ports Shuttle (NPS) et sur les vracs secs et colis exceptionnels avec Agora. NPS propose aussi un service ferroviaire entre Dunkerque et Metz.
« Le premier semestre 2020 a été très compliqué notamment pour les conteneurs, avec près de 50 % des services stoppés ou fortement ralentis. Idem pour le vrac. Au deuxième semestre, c’est reparti de manière soutenue, ce qui a permis une forme de rattrapage et de limiter les dégâts. L’engagement des équipes a été au rendez-vous pour accompagner la reprise », explique Sébastien Somers, responsable de région Seine et Nord de CFT. Après un début timide, 2021 se passe plutôt bien, avec une légère progression sur les conteneurs pour NPS.
« La priorité est de maintenir l’intégralité de nos moyens. Pour NPS, avec l’accompagnement des ports de Dunkerque, de Lille, de la CCI, nous sommes partis de rien en 2013 et les niveaux d’activité sont aujourd’hui performants », ajoute le responsable.
Il rappelle l’absence de coût de manutention portuaire pour les opérateurs fluviaux au port de Dunkerque « ce qui a permis de consolider l’offre et de faire évoluer positivement les volumes traités. Cela démontre que même sur de courtes distances (Dunkerque-Lille-Dourges-Valenciennes) où il y a une concurrence forte en termes de coûts logistiques avec le camion, nous parvenons à être performants car les conditions économiques, opérationnelles, logistiques et de traitement dans les ports, dont Dunkerque, sont réunies. Nous sommes sur un trend positif et volontariste. Il y a un ensemble qui renforce la confiance des chargeurs avec des services réguliers quel que soit le niveau et le taux de remplissage ».
Construire un itinéraire cohérent
Les perspectives de développement pour le bassin sont liées aux avancées du côté des infrastructures. Parmi elles, le canal Condé-Pommeroeul « pour optimiser le transit time sur la dorsale wallone », le recalibrage de la Lys moyenne, l’allongement de l’écluse Quesnoy-sur-Deule, le canal de la Sambre à l’Oise « où il y a du potentiel pour le fret ».
Il y a aussi Seine-Nord Europe. Pour Sébastien Somers : « L’enjeu est de se préparer à son ouverture mais il faut une continuité logistique globale, performante et adaptée avec la Seine et l’Oise. Le futur canal, maillon central, est indissociable de Mageo pour la continuité Nord/Sud. Il faut aussi que le réseau du Nord-Pas-de-Calais soit prêt, que naviguer 24 h sur 24 soit possible avec la téléconduite ». L’important est de construire un itinéraire cohérent, sur le modèle du canal Albert en Belgique par exemple, pour relier Dunkerque au Havre, par la Seine, l’Oise, la Marne, en lien avec Seine-Nord. « Demain, le Nord-Pas-de-Calais aura un rôle important d’interconnexion avec les autres bassins ».
Sur le réseau du Nord-Pas-de-Calais, les écluses ne sont pas doublées, ce qui entraîne des arrêts total de navigation lors des travaux. « Pour NPS, c’est 3 semaines par an de non-activité, c’est pénalisant pour l’organisation, les clients. Ce n’est pas anodin dans la perspective d’un itinéraire global et de Seine-Nord, il faut l’avoir en tête ». Un autre point important est le développement de zones de garage d’écluse, d’aires de stationnement, de bassins de virement « pour lesquels il faut être ambitieux ». Sans oublier la hauteur des ponts.
Le bassin est aussi concerné par le « verdissement » de la flotte. « La profession s’engage dans une croissance verte et durable, sait qu’il faut être au rendez-vous des réductions des émissions », dit Sébastien Somers, qui est aussi un élu d’E2F dans le Nord.
En conclusion, il tient à souligner « l’énergie positive et collaborative de Norlink » pour développer les transports alternatifs avec les opérateurs. « Ce que fait Norlink est porteur, il y a un dynamisme, une envie de faire avancer les choses de manière efficace. Il y a une fédération des objectifs et des enjeux qui n’est pas aussi abouti ailleurs ».