Après trois records consécutifs qui l’avaient porté à 71,4 Mt en 2019, le transbordement maritime de North Sea Port a subi en 2020 un recul de 11,2 % à 63,5 Mt. Il retombe ainsi au niveau qui était celui d’avant la fusion transfrontalière entre Gand, Terneuzen et Flessingue. Si l’on additionne les volumes traités dans ces trois zones portuaires avant cette fusion, le résultat enregistré sur 2020 reste toutefois le quatrième meilleur jamais enregistré.
Le repli sur 2020 est surtout imputable aux vracs liquides (-19,3 % à 16,2 Mt), aux diverses conventionnelles (-15 % à 9,3 Mt) et au trafic roulier (-16,8 % à 2,7 Mt). Les vracs secs, qui interviennent pour la moitié du transbordement total, n’ont cédé que 6 % à 32,5 Mt. Les conteneurs montrent une nouvelle progression de 4,3 % à 2,7 Mt, après avoir doublé sur les deux exercices précédents. Pour la toute première fois, ils font jeu égal avec le roulier.
La baisse de ce dernier trafic est due, en partie, à la contraction des échanges de ce type avec le Royaume-Uni. Cela n’a pas empêché la Grande-Bretagne de se classer deuxième, derrière la Russie, dans le classement des principaux partenaires commerciaux de North Sea Port, devant les Etats-Unis, le Canada et le Brésil. Dans les conteneurs, la ligne shortsea entre Gand et Hull a contribué à cette progression d’une place.
North Sea Port a commencé à remonter la pente à partir du mois d’août 2020. L’autorité portuaire voit d’autres raisons d’être confiante sur l’évolution future de l’activité. En 2009, la crise pétrolière avait effacé près d’un cinquième de ses volumes maritimes (que le port avait retrouvé dès 2010). En 2020, en dépit de la perte de près de 8 Mt, North Sea Port fait toujours 15 Mt de mieux qu’en 2009. De plus, le port a donné en concession en 2020 à des investisseurs une superficie record de 76,4 hectares de terrains, deux fois plus qu’en 2019. Ces investissements se traduiront, à terme, par de nouveaux flux. De nouveaux dossiers de concession sont sur la table pour 2021.
Le port se veut dès lors prudemment optimiste. A condition que soit évitée une troisième vague du Covid-19 entraînant un nouveau confinement, il espère avoir refait la moitié du terrain perdu sur 2020 d’ici la fin de l’année 2021, pour retrouver en 2022 le niveau de 2019.
Les conteneurs, moteur du fluvial
North Sea Port est aussi un port fluvial de première importance. Son trafic par la voie d’eau affiche pour 2020 un score de 54,8 Mt, en diminution de 6,3 %. Là aussi, c’est un résultat historiquement élevé, qui intervient après quatre records successifs, lui ayant permis de grimper de 55 Mt en 2016 à 60 Mt en 2019.
Le transport de conteneurs est un des moteurs de cet essor. Le groupe Danser a transporté, en 2020, quelque 200 000 EVP par la voie d’eau de et vers North Sea Port. Ce port lui sert de hub entre les grands ports à conteneurs d’Anvers et Rotterdam et un hinterland qui s’étend jusqu’à la Wallonie et le Nord de la France. L’opérateur fluvial dessert actuellement North Sea Port avec une fréquence d’une vingtaine de départs par semaine. Ce nombre devrait encore augmenter en 2021.