Le Havre Smart Port City, un succès collectif

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Le Havre Smart Port City est l’un des 24 lauréats du troisième programme des investissements d’avenir (PIA3) de l’État « territoires d’innovation ». Précision sur l’étape opérationnelle qui s’ouvre désormais avec le chef de file du projet, Le Havre-Seine-Métropole.

Le Havre Smart Port City est un projet destiné à transformer le territoire par l’innovation et l’investissement au cours des 10 ans à venir, déclare Emilie Leproust-Houllier, directrice en charge de l’attractivité du territoire à Le Havre-Seine-Métropole. C’est un grand plan d’investissement territorial de 241 millions d’euros. Il est construit autour de démonstrateurs industriels ou commerciaux avec l’objectif de rayonner à l’échelle de l’axe Seine, au niveau national et même international ».

Le Havre-Seine-Métropole est le chef de file de la démarche Le Havre Smart Port City en lien étroit avec Haropa-port du Havre, l’université le Havre-Normandie, Synerzip LH, la CCI Seine-estuaire, la région Normandie, rejoints par 80 partenaires publics et privés. « C’est une démarche collective avec une grande variété de partenaires, unis autour d’une ambition commune de compétitivité, d’attractivité et de fierté pour le Havre, sa région, les grands ports de la vallée de la Seine et qui ont travaillé pendant 2 ans pour aboutir à être désignés parmi les 24 lauréats du troisième programme des investissements d’avenir, PIA3, de l’État « territoires d’innovation. » Le collectif s’est d’abord réjoui de ce succès avant de s’engager dans la nouvelle phase, qui s’ouvre aujourd’hui, de travail opérationnel », poursuit Emilie Leproust-Houllier. Au cours de cette nouvelle phase, Le Havre-Seine-Métropole va continuer à coordonner la démarche, à confirmer les collaborations, à animer et à suivre les actions qui vont se mettre en œuvre, voire enclencher encore davantage de projets.

« En désignant les lauréats de PIA3 « territoires d’innovation », le gouvernement a aussi précisé les montants qu’il accordait à chacun. Nous avons obtenu un financement par subvention de 5,4 millions d’euros et un potentiel d’investissement avec prise de participation de 24,4 millions d’euros. Le premier chantier est d’aller chercher de nouveaux financements et de redéfinir certains coûts des projets car nous avions demandés 10,5 millions d’euros de subvention » détaille la directrice.

Recrutement en vue

D’un point de vue administratif, il y aura une convention avec l’État pour la subvention qui sera signée sans doute début 2020. Le Havre-Seine-Métropole prévoit aussi de « densifier les moyens humains » dédiés à Le Havre Smart Port City, pour mieux gérer et suivre les projets sur les plans technique, juridique et financier. « Nous sommes convaincus que l’une des raisons de notre succès est que nous avions lors de la phase de candidature une chargée de mission dédiée au projet », affirme la directrice.

C’est d’ailleurs cette chargée de mission dédiée à Le Havre Smart Port City, Stéphanie Moussard, qui prend la suite pour expliquer que l’une des actions du projet, la plate-forme Smart Data Services, avance déjà. Il s’agit d’une expérimentation pour développer et animer une plate-forme d’échange de données et d’offres de services visant, par la digitalisation de l’activité économique, à répondre aux enjeux de performance du port et du territoire. « Nous sommes au tout début. Les cinq partenaires, le port, la communauté urbaine, Orange, Cisco et Soget, travaillent ensemble pour déterminer comment collecter des données d’origines différentes, les sécuriser, les valoriser et innover en ayant retenu pour cette phase expérimentale deux cas d’usage : la mobilité portuaire et les déchets urbains. L’ambition est d’apporter par la donnée un outil propice à l’innovation à disposition de ceux qui souhaitent imaginer de nouveaux services utiles à la ville, au port, à l’industrie, si possible sur des cas d’usages communs », indique Stéphanie Moussard. L’un des sujets à étudier concerne la gouvernance de la donnée, sa sécurisation, qui en a la propriété, quelle valorisation financière, quel rôle pour les différents acteurs. Une convention a été signée le 25 octobre 2019 pour lancer le travail autour de cette plate-forme Smart Data Services. MobiSmart Port pourrait être le deuxième projet à avancer tout comme celui en lien avec la cybersécurité.

Pour Emilie Leproust-Houllier, concernant « Rêver », ce projet, qui est aussi dans « Réinventer la Seine », « est emblématique de l’interface ville-port, essentiel pour renforcer son attractivité. Il est symbolique des nouveaux usages et des nouveaux rapports à l’eau ».

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