A Béthune-Beuvry, continuer à préparer l’avenir

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Le port de Béthune-Beuvry a profité en 2020 du début du « délestage fluvial » des conteneurs pour Roquette et prépare l’avenir avec en ligne de mire la fin de la concession en 2025 pour la CCI de l’Artois.

Au port de Béthune-Beuvry, l’année 2020 est marquée par le démarrage en février du trafic de conteneurs pour la société Roquette avec le port de Santes dans les deux sens. Le transport se fait par la route entre le site de l’industriel de l’agro-alimentaire à Lestrem et Béthune où les conteneurs pleins sont chargés sur un bateau puis transportés par la voie fluviale jusqu’à Santes et retour avec les boites vides. 

Ce « délestage fluvial » a été rendu possible par les travaux menés au port de Béthune, entamés en octobre 2018 et achevés fin 2019, pour réaliser la première partie d’une plate-forme conteneurs de 10 000 m2 sur un total de 16 000 m2. L’ancien quai vrac a été renforcé pour être utilisé pour l’activité conteneurs et la manutention est opérée par deux nouveaux Reach-Stackers. 

De mars 2018 à novembre 2019, une première période de travaux a permis de rénover la voirie, l’éclairage et la signalétique à l’intérieur du port, de renforcer le quai vrac existant et à en créer un nouveau long de 120 mètres. Le linéaire de quai a ainsi été porté à une longueur totale de 550 mètres. Il peut accueillir quatre bateaux au lieu de deux précédemment. 

Les deux programmes de travaux ont représenté un investissement de près de 9 millions d’euros. Il reste une dernière phase de travaux à accomplir pour porter la plate-forme conteneurs à 16 000 m2 rappelle Laurent Dufour, directeur du pôle immobilier des CCI Grand Lille et de l’Artois. Le coût de cette dernière phase atteint 1,8 millions d’euros. Au préalable, la centrale à béton d’Eqiom doit être déplacée : son déménagement est prévu pour cette année 2021 ce qui permettra un démarrage des travaux début 2022 pour six mois. « La mise en service est programmée pour janvier 2023 », précise Laurent Dufour. 

En plus d’être utilisée pour Roquette, la plate-forme à conteneurs de Béthune est prévue comme une zone de manutention pour du chargement-déchargement et du stockage de conteneurs vides pour les compagnies maritimes. Il faut noter que le terminal à conteneurs du port de Béthune-Beuvry est géré par des équipes de Ports de Lille. 

Les vracs secs, importants également

En 2020, le trafic du port a été d’un peu plus d’1 millions de tonnes tous les modes confondus, soit un doublement par rapport à 2019 grâce aux conteneurs de Roquette. Toutefois, l’activité du site repose également sur les vracs qui constituent l’autre pilier du développement dans les prochaines années, en optimisant la logistique des flux et en prévoyant des investissements à moyen terme, comme un ajout de linéaire de quai. 

L’avenir de Béthune-Beuvry est aussi lié à l’échéance en 2025 de la concession de service public de la CCI Artois, le port étant la propriété des Voies Navigables de France (VNF). Laurent Dufour explique : « Pour les conventions d’occupation temporaires à renouveler dans le cadre d’AMI, l’échéance va au-delà de 2025, ce qui permet aux entreprises d’avoir une visibilité pour leurs investissements. Nous travaillons avec VNF ». La CCI de l’Artois fait savoir qu’elle souhaite continuer à s’impliquer dans le port de Béthune-Beuvry. 

Il ne faut pas oublier que ce port n’est pas épargné par la fermeture de l’usine Bridgestone fin avril 2021 et annoncée brutalement en septembre 2020. Dans le cadre de la cession du site Bridgestone à la filiale SIG du logisticien nordiste Log’s pour un montant symbolique, dévoilée en avril 2021, divers projets sont envisagés, comme créer un « pôle industriel multi-technologies » ou développer des activités logistiques à l’horizon 2022.

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