Pour le port d’Anvers, la crise sanitaire de 2020 conduit les résultats à marquer un temps d’arrêt dans la progression des volumes. Le port belge a chargé et déchargé 230,8 millions de tonnes de marchandises par la voie maritime en 2020, soit un repli de -3,1 %. Cela n’empêche pas l’exercice 2020 d’occuper la troisième marche sur le podium des meilleurs performances annuelles, derrière 2019 (238,2 Mt) et 2018 (235,3 Mt).
Les pertes les plus lourdes ont été enregistrées du côté du conventionnel/breakbulk (-20,6 % à 6,6 Mt), des vracs secs (-17 % à 11,6 Mt) et du Ro-Ro (-9,4 % à 4,6 Mt). Le breakbulk et les vracs secs atteignent ainsi un niveau le plus bas depuis de nombreuses années. Avec la crise sanitaire et les tensions économiques internationales, 2020 a renforcé cette tendance pour les diverses conventionnelles et effacé du tableau le redressement noté ces deux dernières années dans les vracs secs.
Le trafic roulier est revenu à son rythme de croisière sur la décennie écoulée, après trois années au-dessus de la barre des 5 Mt. Le transbordement de véhicules neufs a diminué de 21,5 %, celui de véhicules d’occasion de 22,5 %.
Les vracs liquides, deuxième pilier de l’activité portuaire, présentent une baisse de -4,2 % avec à 69 Mt, après trois années à plus de 70 Mt.
Grâce à la reprise qui s’est manifestée à partir de juillet 2020, les conteneurs ont échappé de justesse aux chiffres rouges sur l’ensemble de l’année. Ils font un petit pas en avant de 0,2 % en volume à 139 Mt et de 1,3 % en unités à 12 millions d’EVP. Ce niveau de trafic permet à Anvers d’enregistrer un septième record d’affilée dans ce secteur, la série ayant commencé en 2014 à 108,3 Mt et 9 millions d’EVP.
Dans le contexte de 2020, même une stabilisation ou un léger ressac aurait été perçu comme un succès et l’autorité portuaire ne manque pas de souligner que « comparativement à la plupart des autres ports de l’axe Hambourg-Le Havre », le port d’Anvers a bien traversé l’année. Elle ajoute que les chiffres démontrent une nouvelle fois la nécessité d’accroître les capacités de manutention de conteneurs.
Glissement important sur dix ans
Les résultats montrent qu’Anvers est un port dont l’activité a évolué au cours de la dernière décennie.
Pour la première fois, la part des conteneurs dans le transbordement maritime global, a atteint 60 % en 2020. Celle des vracs liquides est montée depuis quelques années à près d’un tiers du total. Ensemble, ces deux grands flux ont représenté, l’an dernier, 90 % du tranbordement.
La part cumulée des trois autres grands flux, soit les vracs secs, le conventionnel/breakbulk et le roulier, a régressé de moitié sur dix ans. Elle était de 26 % en 2008, de près de 20 % en 2010 ; elle est, à présent, réduite à 10 %.
Stabilité pour le fluvial
La crise sanitaire n’a eu qu’un effet très limité sur les volumes traités à Anvers par la navigation intérieure. Le trafic fluvial est resté quasiment inchangé à 100,97 Mt, soit une baisse d’à peine 340 000 t et -0,3 % par rapport à 2019 (101,31 Mt). Le record absolu reste au nom de 2017 (102,26 Mt). Dans le total pour 2020, le trio de tête reste composé des pétrole et dérivés (+6 % à 29,15 Mt), des produits chimiques (-3 % à 28 Mt) et des marchandises diverses dans lesquelles les conteneurs dominent très largement (-0,3 % à 26,29 Mt). Dans le classement des pavillons, les Pays-Bas arrivent largement en tête (près de 30 000 barges totalisant 82,75 millions de m³), devant la Belgique (18 500 barges et 42,64 millions de m³) et l’Allemagne (5 630 barges et 12,43 millions de m³). La France est quatrième en nombre d’unités (897 barges) devant la Suisse (678), mais cinquième en capacité (1,06 millions de m³) derrière ce même pays (1,99 millions de m³). Les déchargements sont au plus haut à 49,24 Mt. Leur légère croissance (+0,9 %) a suffi pour compenser une bonne partie du tassement, lui aussi modéré, des chargements, qui affichent 51,73 Mt.