Le projet Fludis a d’abord été un travail de recherche conduit pour réfléchir à une solution innovante pour organiser les flux amont jusqu’au dernier kilomètre. La réflexion a porté sur un entrepôt fluvial avec l’idée de rapprocher le plus que possible les livreurs du dernier kilomètre des points de livraison. « L’ambition a été de mettre au point une solution décarbonée pour le dernier kilomètre à iso-coût, c’est-à-dire sans entraîner de coût supplémentaire pour le chargeur », précise Gilles Manuelle, président fondateur de Fludis. Le travail de recherche a abouti à la solution d’un entrepôt fluvial mobile, installé sur une barge, qui s’articule avec le mode terrestre.
Ce travail de recherche se décline aujourd’hui de manière concrète et opérationnelle avec la construction de la barge/entrepôt qui a commencé au chantier belge Sambre et Meuse. Cette barge va être au gabarit Freycinet afin de pouvoir naviguer non seulement sur la Seine mais aussi sur les canaux afin de favoriser « une forte capillarité urbaine », indique Gilles Manuelle. Le système de propulsion retenue pour la barge est 100% électrique, soit 2 propulseurs alimentés par batteries quand le branchement à quai est possible, à défaut, un groupe électrogène peut-être utilisé. « Il s’agit d’être le plus vertueux possible », souligne Gilles Manuelle qui ajoute : « Ce projet a été conduit sans subventions. C’est un projet d’entrepreneur et de recherche et développement. Nous avons deux partenaires financiers Idec Groupe et la Caisse des dépôts ».
Un chargeur participe au projet
Si le projet est entré en phase de concrétisation industrielle, c’est qu’un chargeur a accepté de se lancer dans l’aventure. La barge/entrepôt devrait sortir du chantier en juin 2019 et le système être opérationnel dans la foulée à Paris.
Concrètement, la barge/entrepôt sera amarrée à un quai à l’extérieur de la capitale et sera chargée des 2000 à 3000 colis amenés par des camions. Ce chargement s’effectuera tôt le matin puis la barge/entrepôt commencera sa navigation et ainsi sa tournée de livraison des colis sur les quais des ports parisiens choisis au plus proche des points de livraison finaux. Sur ces quais parisiens, les colis seront pris en charge par un livreur qui utilisera un« vélo-utilitaire » pour rallier le point de livraison final. Au total, Fludis emploiera une équipe de 25 à 30 personnes. Les escales sont déjà définis suite à une négociation avec Haropa-port de Paris pour l’utilisation des quais.
Le projet Fludis a été l’un des lauréats des trophées des Assises du port du futur le 25 septembre 2018, « ce qui nous a apporté visibilité et crédibilité », relève Gilles Manuel.