« Nous sommes dans un scénario pessimiste pour toute la saison 2020 qui aurait dû démarrer en mars et se poursuivre jusqu’en novembre. En quelque sorte, nous sommes dans le prolongement de l’hiver », explique Syméon Gurnade, directeur général de Bordeaux River Cruise.
Cette compagnie organise des croisières fluviales sur la Garonne et l’estuaire de la Gironde mais aussi des événements pour des entreprises et des particuliers sur trois bateaux plus un quatrième qui fait l’objet d’un partenariat et est affrété pour desservir l’île de Patiras.
« Fermer complètement n’a pas de sens, mieux vaut une activité même réduite pour maintenir une visibilité, le matériel, le personnel, en vue d’un démarrage de l’activité. Nous avons décidé de ne déployer qu’un seul bateau avec son équipage. Cela signifie que sur l’ensemble de notre programmation, les deux tiers sont supprimés », continue Syméon Gurnade.
La compagnie a mis en place le chômage partiel pour les salariés/membres d’équipage qui ne peuvent pas travailler. Bordeaux River Cruise emploie 30 permanents à l’année et fait appel à 15 saisonniers.
Pour cette compagnie, il reste à trouver un équilibre : « Nous avons des coûts fixes et besoin d’un certain taux de remplissage pour couvrir les frais d’exploitation. Il y a un curseur à trouver pour le modèle d’exploitation d’un point de vue économique tout en prenant en compte les impératifs sanitaires », indique le directeur général qui ajoute : « Il y a peut-être une carte à jouer avec une clientèle de proximité, en petit cercle, quelques amis ou membres de la famille, à bord. » Mais, l’année 2020 va être très difficile « à passer économiquement, le chômage partiel nous aide mais il faut qu’il soit prolongé et adapté à notre situation ».
Multiplier l’influence
D’un point de vue plus général, Syméon Gurnade relève l’étroitesse et le manque de visibilité de la filière du tourisme fluvial : « Serons-nous dans le viseur ou pas du Gouvernement ? Allons-nous être assimilés à d’autres activités de tourisme ou serons-nous traités de manière autonome ? Entreprises fluviales de France travaille pour nous, c’est certain. Il faut parvenir à multiplier l’influence que nous pouvons avoir. »