Un plan de relance pour le transport ferroviaire aux Pays-Bas

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Kijfhoek DB Schenker

Crédit photo TACO ANEMA
Outre l'allocation de subventions sur cinq ans visant à réduire le coût d'utilisation du réseau ferré, une série de mesures devraient permettre d'augmenter le transport de marchandises par train de quelque 40 % à l'horizon 2030.

La relance du transport ferroviaire est à l'ordre du jour aux Pays-Bas. Dans le cadre d'un accord avec l'ensemble des parties prenantes de la branche (expéditeurs, transporteurs,  terminaux, ports, constructeurs d'infrastructures, exploitant du réseau ProRail), le ministère de l’Infrastructure néerlandais a prévu de subventionner le secteur sur les cinq prochaines années. « Le transport ferroviaire permet de désengorger les routes et ne nuit pas à l'environnement », a justifié le secrétaire d’État à l'Infrastructure Stientje van Veldhoven.

La Haye prévoit d'allouer une enveloppe de quelque 12 à 14 M€ par an jusqu'en 2023. La mesure va se traduire par une diminution de moitié - comparé à aujourd'hui - du coût de la redevance due pour l'utilisation du réseau. Ce coup de pouce va, de fait, aligner les prix néerlandais sur ceux pratiqués en Allemagne où ce poste de dépense pour les professionnels a été divisé par deux l'année dernière.

A côté de ses engagements financiers, l’État néerlandais a aussi promis de regarder de près les moyens d'adapter le réseau au passage de trains plus longs, jusqu'à une longueur de 740 m. Une mesure souhaitée par les professionnels pour son incidence bénéfique sur les coûts de transport. Partant de là, le transporteur DB Cargo a prévu de faire dès cet été les premiers essais des trains présentant la longueur maximum.

Le ministère a aussi évoqué la mise en place du système de sécurité européen ERTMS. En outre, il se dit prêt à étudier le déblocage de nouveaux fonds ou d'en demander à Bruxelles.

Le ferroviaire, un enjeu national

Cette politique volontariste de La Haye confirme l'enjeu que représente le transport ferroviaire pour le pays. Outre la Betuwelijn, la ligne de fret qui relie le port de Rotterdam à la Ruhr, trois axes ferroviaires majeurs traversent le royaume à partir du premier port maritime européen : l'un vers Gênes, un  deuxième vers Lyon et un troisième vers la Pologne et la République tchèque.

En contrepartie de ses engagements, l’État a fixé plusieurs objectifs aux professionnels afin d'augmenter la part de modal shift du ferroviaire dans le transport de marchandises. En ciblant un volume annuel de fret transporté par fer entre 54 et 61 Mt à l'horizon 2030, contre 42 Mt en 2016, les objectifs de La Haye apparaissent ambitieux.

Évolution des matériels

Pour éviter tout dérapage que cette hausse du trafic pourrait générer en termes de nuisances, les professionnels vont devoir s'équiper de matériels plus silencieux, notamment pour réduire les vibrations. Autre axe de développement prévu : la généralisation de locomotives hybrides.

Mises aussi à contribution, les sociétés d'exploitation portuaires vont devoir améliorer leurs infrastructures destinées au transport de marchandises par voie ferrée. Dans ce cadre, le port de Rotterdam a déjà prévu l'aménagement de 4 km de nouvelles voies ferrées dont la mise en service est prévue en 2021. Il s'agit en fait d'un tronçon qui va directement se greffer sur la Betuwelijn.

Ce tracé portant sur un investissement de 300 M€, va permettre aux trains d'éviter un pont à bascule (Calandbrug) qui s'ouvre pour laisser le passage aux porte-conteneurs en provenance de haute mer. A l'heure actuelle, les convois ferroviaires sont stoppés lors de ces manœuvres devenues de plus en plus fréquentes avec l'augmentation du trafic.

Reste que pour les professionnels, le plan de relance concocté par le gouvernement présente des lacunes. La fédération professionnelle des transporteurs ferroviaires KNV Spoorgoederenvervoer s'inquiète du flou des annonces concernant la mise en place du système de sécurité ERTMS.  « Il va pourtant s'agir d'un très gros poste d'investissement », anticipe son président Aart Klompe.

Un autre sujet d'inquiétude concerne les aménagements nécessaires au réseau ferroviaire à Amsterdam. En cause, l'augmentation des capacités du transport voyageurs qui se ferait au détriment du trafic marchandises. Pour Aart Klompe : « sans  investissements substantiels à Amsterdam, l'objectif d'un trafic ferroviaire de 60 Mt par an ne sera pas atteint en 2030 ».

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