NPI : Comment cela se passe-t-il pour les équipes de la Société du canal Seine-Nord Europe (SCSNE) ?
Jérôme Dezobry : Il faut tout d’abord avoir une pensée pour Cyr-Denis Nidier, directeur maîtrise des risques financement coût délai à la SCSNE qui est décédé du Covid-19 le 4 avril 2020. C’est un choc pour toute l’équipe, à la fois en raison de son expertise et de sa personnalité très attachante.
Dès le début du confinement, toute l’équipe de la SCSNE a pu continuer son activité en télétravail, et le plan de continuité d’activité a été activé. Celui-ci prévoit, comme pour tous les établissements de France, les modes d’adaptation et de fonctionnement. Par exemple, concrètement, afin de garder le contact, l’équipe se réunit en visioconférence deux fois par semaine. Une cellule de gestion de la crise sanitaire se réunit trois fois par semaine.
NPI : Quelles sont les priorités ?
Jérôme Dezobry : Au stade actuel du projet, les études de maîtrise d’œuvre, la priorité a été de maintenir le travail des sociétés d’ingénierie, ainsi que les opérations de collecte de données sur le terrain. Les sociétés d’ingénierie se sont mises en télétravail, et nous maintenons les réunions régulières en visioconférence. Pour les actions sur le terrain, il a fallu s’adapter au cas par cas. Mais toutes les actions importantes sont maintenant à nouveau en œuvre, en respectant les conditions sanitaires nécessaires.
Une autre priorité est de maintenir l’activité et de permettre le développement économique. Tout ce que les textes permettent désormais sera donc utilisé. Dans le cadre de la gestion de la crise, nous sommes en contact constant avec les attributaires pour connaître au mieux leur situation. Pour la maîtrise d’œuvre des écluses, la procédure était en cours de finalisation avant le confinement.
NPI : Tout continue donc normalement ?
Jérôme Dezobry : Toutes les activités continuent, dans les conditions de télétravail. Nous sommes également en étroite relation avec les services de l’État et des collectivités pour que les procédures d’instruction puissent aussi se poursuivre aussi normalement que possible. Les procédures de concertation et de participation que la SCSNE souhaitait mettre en œuvre sont nécessairement les plus impactées. Cependant, autant que possible, et pour ne pas ralentir le projet, nous avons prévu d’organiser des contacts ponctuels sur des sujets spécifiques, au besoin en visioconférence, ou en veillant aux conditions sanitaires.
NPI : Qu’en est-il des travaux prévus sur le terrain ?
Jérôme Dezobry : Nous espérons toujours pouvoir débuter les défrichements et les diagnostics archéologiques à l’automne. Mais les conditions sanitaires seront à examiner précisément lorsque le Gouvernement aura défini les règles.
NPI : Quand pourrait avoir lieu la réunion d’installation du conseil de surveillance suite à la transformation de la SCSNE en établissement local le 1er avril ?
Jérôme Dezobry : La réunion du conseil de surveillance qui s’est tenue le 12 mars 2020 a permis d’avoir toutes les décisions permettant de fonctionner jusqu’au 11 mai au moins. Il sera alors possible d’organiser la réunion d’installation du conseil de surveillance suite à la transformation le 1er avril en établissement public local (votre notre article).
À noter que lors d’une audition devant la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale le 23 avril 2020, le secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a assuré : « L’État sera au rendez-vous de ses promesses financières pour Seine-Nord Europe ».